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Mesdames et Messieurs les élus, tirez les premiers !

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« A côté de la plaque », c'est en ces termes qu'Alain Rousset, Président de l'Association des Régions de France décrit la démarche du « Comité pour la réforme des collectivités locales ». Et, à l'heure où Edouard Balladur s'apprête à remettre son rapport au Président de la République Française, le « patron » des Régions n'est pas le seul à hausser le ton.

A Gauche comme à Droite, on semble peut goûter aux ambitions réformatrices du Gouvernement, en matière d'administration des territoires. Les débats fusent et même ceux qui étaient « pour » semblent soudain assaillis de remords vertueux.

Pourtant nul ne peut nier que des problèmes existent : le coût prohibitif de nos structures administratives, comme l'enchevêtrement inutile de leurs compétences est flagrant. Depuis la Pax Romana, la France a pris goût à l'administration. Elle en use et abuse jusqu'à l'écœurement. Dans notre pays, 24% de la population active est fonctionnaire. C’est le record mondial. Est-ce à dire que nos fonctionnaires sont moins méritants et performants que ceux de nos voisins européens ? Non, il s'agit bien là d'une exception française due à la présence d'un mille-feuilles territorial, devenu quelque peu indigeste pour l'usager… comme pour le contribuable ! Si chacun convient qu'il est temps d'agir, peu sont pressés de sacrifier leur mandat d'élu sur l'autel de la réforme. Car, si on veut alléger la recette du mille-feuilles, il faudra bien supprimer des strates administratives, et par là même des postes d'élus. Le Mille-feuille parfumé à la cigüe pour quelques centaines d'élus locaux…

Le côté obscur de la démocratie

A la tête du « Comité pour la réforme des collectivités locales » se trouve un homme compétent et prudent. Il sait par expérience que les élus de province n'aiment pas que Paris décide à leur place. Les jacqueries, la France en a déjà eu son lot.

Pour se préserver de toute accusation de centralisme parisien, il décrète donc que ce sont les assemblées de province qui trancheront. La disparition de la Picardie ? Que les Picards avisent ! Le rattachement de la Loire-Atlantique ? Que les Ligériens et les Bretons décident ! La mise en œuvre de la réforme des assemblées départementales et régionales ? Elle est repoussée à 2014 ! On peut craindre que la ligne claire de la réforme soit en voie de passer du côté obscur de la mollesse démocratique. Car, s'il devient urgent de ne rien imposer, on est certain de ne rien obtenir. Ou si peu…

Tel sœur Anne guettant la réforme, nous risquons de ne voir que le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie dans les fertiles campagnes de nos belles provinces françaises…

Une autonomie sous contrôle

Comment nos Gouvernement successifs arrivent-ils à ce point à se prendre les pieds dans le tapis de la décentralisation ? Paris peine à laisser une réelle autonomie aux provinces. Feux et contre-feux politiques semblent ne jamais vouloir s'éteindre, immobilisant ainsi le grand vaisseau de la décentralisation dont rêvait déjà le Général de Gaulle. Marianne a du mal à laisser partir ses filles du foyer maternel…

Régions et Département serrent les rangs. Chacun note le peu de clarté de la méthode, comme des objectifs annoncés, chacun craint les effets d'annonce aux conséquences politiques dévastatrices, enfin personne ne peut présager des ressources financières réelles des territoires dans les années à venir. La crise ainsi que la réforme de la Taxe Professionnelle sont passés par là.

Le chiffon rouge de la réforme

A jouer à l'apprenti sorcier, on finit par se bruler les doigts. Le chiffon rouge de la réforme présenté sans cadre législatif, sans objectifs chiffrés, sans méthode précise risque de bloquer toute velléité de bonne volonté réformatrice de la part des élus locaux. Car, les territoires sont d'ores et déjà performants. Ils participent à hauteur de 75% aux investissements publics, ils aménagent les zones de développement économique, ils font vivre le milieu rural, ils connectent notre pays au très haut débit, ils créent de nouvelles habitudes de transport, ils construisent des lycées, des collèges…. Leur seul tort est de faire connaître leurs réalisations plutôt à leur contribuables qu'aux cercles parisiens, décideurs des réformes à venir.

Si le lobbying est à proscrire du « politiquement correct », il conviendrait cependant que chaque collectivité de province devienne plus performante dans le domaine de la communication politique, voire de la communication tout court.

La guerre des mots

A trop pousser des cris d'orfraie, on finit par irriter ses interlocuteurs. Que les élus tempêtent moins et agissent plus pour faire connaître leurs réalisations sur leur territoire, comme sur Paris ! Car c'est ainsi, et seulement ainsi, qu'ils couperont l'herbe sous les pieds de ceux qui auraient envie de ranger leur collectivité dans les vitrines poussiéreuses du musée de la démocratie française.

Il appartient au Gouvernement de regarder ce qui a été fait, avant de projeter ce qui doit être fait.

Mais, pour cela, il faut que les élus envisagent sérieusement de réformer leurs modes de communication.

Députés, Sénateurs, journalistes parisiens sont autant de cibles à toucher pour convaincre de la pertinence des initiatives locales et de l'efficience des collectivités qui les portent.

Plagiant Mylord Hay, lors de la bataille de Fontenoy, nous ne pouvons que donner ce conseil à nos édiles : Mesdames et Messieurs les élus, tirez les premiers !

De l'art de la guerre à celui du marketing politique, il n'y a souvent que l'épaisseur d'un bulletin de vote…

Fabrice Rouard

Directeur associé

Public Affairs

Marketing politique et territorial

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Contact presse :

Nadège Reumont 01 42 12 93 52 nadege.reumont@public-affairs.fr




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