Alors qu'un arrêté ministériel prévoit de revoir la modalité du CAPES pour les professeurs de lettres, les enseignants craignent que la disparition des spécialisations langues antiques et modernes (qui ne seront désormais que des options) ne fasse disparaitre leur profession.
Les professeurs de latin et de grec ne peuvent plus cacher leur inquiétude depuis le 19 avril dernier, puisqu'un arrêté ministériel a fait part des modalités de la création d'un CAPES de lettres dès la session 2014. Devenant ainsi de simples options, les enseignants retiennent leur souffle et espèrent ne pas voir leur profession disparaître.
Une chute du nombre d'élèves
Dans un article du journal L'Express, on apprend une chute considérable de l'apprentissage de ces langues mortes : 12% d'élèves en mois sur une période de moins de 12 ans. Et cela a pour incidence, sur la très connue corrélation offre/demande, de réduire l'accès à l'enseignement de ces langues mortes. En effet, en 2012 on dénombrait 55,9% de postes vacants faute de candidats. En 2013, on comptait seulement 108 étudiants admissibles aux oraux… pour 200 places à pourvoir.
Cette disparition progressive de l'enseignement des langues dites « antiques » marque peut être un tournant en France. Longtemps considérées comme indispensables à un cursus réussi et disposant d'une réputation d'excellence ces langues ont constitués un passage obligé pour de nombreux jeunes étudiants qui aspiraient à un parcours universitaire prestigieux.
Un intérêt professionnel sous-estimé ?
Bien que ces langues offrent un véritable intérêt culturel et linguistique, force et de reconnaitre qu'elles ne représentent à priori aucun intérêt d'un point de vue professionnel. Cette perception pousse les collégiens et lycéens à concentrer leurs efforts sur des matières comme l'anglais out les mathématiques. Faut-il enterrer l'enseignement des langues antiques dans le secondaire ? A en croire le Centre d'Etudes Stratégique (CAS), ces langues offrent toujours un véritable intérêt culturel mais également professionnel. Dans un rapport intitulé « Les "humanités" au cœur de l’excellence scolaire et professionnelle » les auteurs défendent la thèse que « les entreprises reconnaissent la rigueur littéraire et linguistique » des jeunes étudiants ayant appris le latin et/ou le Grec.
Cet article a été écrit par un rédacteur indépendant, Alexis Strat, pour la société Communicaid ; Spécialisée dans les formations en langues étrangères notamment l'anglais des affaires.
