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Fessenheim, vers une fermeture prématurée dès ?

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L'une des promesses de campagne du candidat Hollande était la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim. Si maintenant élu, le président compte bien tenir sa promesse, pour autant cette fermeture n'est prévue qu'en 2017.

Ce calendrier pourrait pourtant bien être chamboulé, non pas suite à une nouvelle décision politique, mais suite à une injonction de l'ASN (Autorité de Sureté Nucléaire).

Après la catastrophe de Fukushima, une inspection des centrales françaises à été effectuée dans le but de vérifier le niveau de sécurité de celles-ci. Cette campagne s'est soldée par des recommandations ou des injonctions à effectuer certains travaux.

Fessenheim est une centrale très particulière, la plus vieille de France, elle ne possède pas de tour de refroidissement contrairement à toutes les autres centrales, son refroidissement est assuré par un échangeur de chaleur plongé directement dans le lit du grand canal d'alsace. Dans ce cas particulier il a donc été préconisé un renforcement du radier. Le radier est un élément de la fondation formé d'une dalle de béton, il sert de support à la construction et donc au réacteur. A titre de comparaison, le radier de la centrale de Fessenheim est 4 fois moins épais que celui de la centrale de Fukushima qui a pourtant cédé. En l'état actuel, le radier serait percé par le corium (mélange de combustible en fusion et d'éléments de structure) en 24 heures. En cas d'incident de type Fukushima, le risque est qu'en conséquence de l'épaisseur insuffisante du radier, il y ait une contamination des eaux du Rhin. Un tel accident ne serait donc pas uniquement une catastrophe régionale, mais un désastre pour toute l'Europe. Le renforcement du radier a donc pour objectif de lutter contre ce risque.

Renforcer un radier existant n'est pas une tâche aisée, d'autant plus si celui-ci sert de support à un réacteur nucléaire. C'est aussi une opération coûteuse, en l'occurrence 15 millions d'euros. La durée de tels travaux est donc susceptible d'être importante, et c'est ce point précis qui risque de provoquer une fermeture prématurée de Fessenheim. En effet, l'ASN a menacé Fessenheim de fermeture si les travaux de renforcement ne sont pas achevés d'ici à juillet 2013.

Il n'est pas non plus à exclure que cette mise en demeure poursuive d'autres objectifs car elle intervient dans un contexte particulier. En effet, le rapport officiel de l'accident de Fukushima pointe du doigt la « collusion entre le gouvernement, les agences de régulation et l'opérateur ». De plus Greenpeace a récemment publié ‘facenuke', une cartographie destinée à montrer les liens entre les différents acteurs du nucléaire français qui laisse à penser qu'une telle collusion est si non réelle du moins possible en France. Cela peut donc relever d'une stratégie de communication de l'ASN soucieuse d'affirmer son autorité et que indépendance est bien réelle.