Fin janvier 2011, le Comité d'Entreprise de MYRIAD assigne en référé Myriad France ainsi que Sagem Télécommunications (SAFRAN) et Sagem Wireless. Les salariés des sites de Cergy et de Chambéry dont 139 menacés de licenciements sont placés dans une situation irréelle d'un plan social aux mesures d'une « pauvreté extrême » en total contraste avec les moyens des acteurs. L'histoire de la société MYRIAD se confond avec celle du désengagement par le groupe SAFRAN de ses activités de téléphonie mobile. « Je m'étais engagé il y a quelques mois à trouver une solution définitive pour nos activités de téléphonie mobile ; c'est chose faite aujourd'hui » déclarait Jean-Paul Herteman, président du directoire de SAFRAN, en juillet 2008. Il manifestait ainsi sa volonté de trouver des solutions satisfaisantes pour les personnes impactées par l'opération, au nom de ce qu'il appelait « un devoir de solidarité ». Cette « solution définitive » s'est traduite par une restructuration industrielle et un plan de sauvegarde de l'emploi basé en partie sur l'externalisation de ces activités. Pour 1 € symbolique, SOFINNOVA, société française de capital risque, intègre 250 salariés des activités R&D de Sagem Mobiles dans des sociétés de son portefeuille, Purple Labs et Esmertec, sur le site de Cergy avec un contrat de service de 103M€ assurant une pérennité d'activités et d'emplois sur 3 ans. De plus elle crée aussi sur le site de Cergy une nouvelle entité dénommée Sagem Wireless, afin de constituer un « cluster télécom ».
Tandis que SAFRAN multipliait les communiqués de presse sur le succès de cette opération les salariés leurs représentants et leurs experts pointaient à la fois la fragilité financière et les risques de ce montage industriel.
En 2009, MYRIAD née de la fusion-absorption de Purple Labs par Esmertec compte Sofinnova et Sagem Télécommunications (Safran) parmi ses principaux actionnaires. Elle affiche un CA de 125 M$ en progression de 205%. SOFINNOVA recevra à ce titre une récompense par les Private Equity pour l'excellence de sa stratégie d'investissement.
18 mois plus tard, après avoir délocalisé la R&D à Chengdu (Chine), MYRIAD a saisi le prétexte de la rupture du contrat de services la liant à Sagem Wireless pour lancer un PSE élargi. Alors qu'elle dispose d'un cash de 36,5 M€, MYRIAD décide la suppression de 139 emplois, dont tous les ex-salariés restants de Sagem Mobiles qui sont à nouveau frappés par un PSE. Ceci marque l'échec du montage architecturé par Sofinnova.
Aujourd'hui qu'en est-il de ce « devoir de solidarité » du groupe SAFRAN ?
Pour « solde de tout compte », Myriad, Sagem Wireless, Sofinnova et Sagem Télécommunications (SAFRAN) ont signé un accord transactionnel le « Settlement Agreement ». Le groupe SAFRAN proposant des offres d'emploi aux salariés de MYRIAD impactés et Sagem Wireless assumant le coût du plan social.
Ainsi MYRIAD externalise à son tour son plan social. Un PSE MYRIAD taillé aux moyens financiers extrêmement limités de Sagem Wireless.
Ballotés d'entreprise en entreprise dans le cadre de transferts successifs jusqu'à la création de MYRIAD, les salariés se sentent aujourd'hui bafoués et abandonnés par l'ensemble des parties prenantes et tout particulièrement par le groupe SAFRAN.
La direction MYRIAD invisible reste muette.