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Rap Lyonnais

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Rap Lyonnais

N’est t-il pas surprenant que Lyon, le 2e ville de France, contrairement à Paris et Marseille, respectivement 1ere et 3e ville de l’hexagone, n’ait jamais pu mettre en avant à sa juste valeur le rap produit dans ses contrées ?

Et pourtant se n’est pas faute d’avoir essayé ! Et pourtant se n’est pas faute d’avoir toujours été au bord de sortir un artiste ou une équipe majeurs sur la scène nationale !

Le groupe IPM a par exemple été très actif dès le début des années 1990 et s’est rapidement posé comme un groupe d’envergure pouvant sans aucun problème rivaliser avec les autres équipes parisiennes et marseillaises. En 1998, leur premier album " La Galerie Des Glaces " remporte un succès d’estime et même commercial d’ailleurs. Il marque les esprits et IPM devient subitement le représentant si essentiel de ce rap lyonnais. Suite à cet album les collaborations nationales avec des acteurs majeurs du rap se multiplient. IPM est présent partout, en featuring, sur scène, dans les bacs, sur les B.O de films ... et pourtant on ne parlera jamais à proprement parler de Rap Lyonnais.

Et pourtant le rap lyonnais a toujours existé ! Du centre ville à la proche banlieue les MC, DJ, danseurs, graffeurs ... issus de la scène Hip Hop sont profusion. D’ailleurs Lyon n’a pas de problème avec le Hip Hop ! Les Pokemon, Crew de danseurs ayant depuis plus d’un décennie une renommée mondiale, sont lyonnais. Le festival l’original qui aussi depuis une grosse décennie propose un évènement HH majeur en France, se passe à Lyon. Les graffeurs lyonnais n’ont jamais non plus été dénigrés ! Non, le problème si je puis me permettre, tient au rap !

Casus Belli est un autre représentant majeur du rap lyonnais. Dès sont arrivée au milieu des années 1990, il surprend par son style et sa plume. Aucun doute qu’il sera le fer de lance à venir du rap lyonnais ! Son 1er album, "Soul Fiction" en 2005 fait l’effet d’une véritable bombe dans la capitale des Gaules qui est persuadé de tenir son leader. En 2009, il est à son apogée et sort son album "Cas de guerre", produit par Rohff qui lui fait faire le tour de France lors de ses tournées. Il rencontre et collabore avec de grands noms du HH français à qui il n’a rien à envier en termes rapologiques ... et pourtant, il ne portera jamais l’étendard du rap lyonnais.

Selon lui : "il n'y a pas réellement de public rap à Lyon. Les Marseillais, quand ils sortent un CD ou une mixtape, ils équilibrent déjà leur budget chez eux, ils font tout de suite rentrer de l'argent. Moi à Lyon, la semaine où j'ai sorti Cas 2 guerre, j'ai vendu 150 CDs en une semaine, 2 000 en tout en France. "

Alors s’est vrai que l’électro a tendance à faire beaucoup d’ombre au rap depuis ses début. A Lyon, l’électro est la musique reine !

Les années 2010, la revanche

Pendant la décennie passée les rappeurs ont continués à s’activer à Lyon et aux alentours et c’est en partie l’Internet qui fût le média qui permit quelque peu de faire changer la donne.

Les équipes de qualité ne manquaient pas ici au tournant des années 2000 et il aura fallu qu’un beatmaker de génie, inspiré par des sonorités nouvelles, arrive, je cite oster Lapwass, pour qu’une émulation se crée, rassemblant autour de lui la crème des jeunes rappeurs du moment.

Un micro, une caméra et une tonne de talent, il n’en fallait pas plus pour que le rap lyonnais commence enfin à gagner de l’envergure et à connaitre la reconnaissance qui lui est due.

Oster Lapwass, DJ FLY (champion du monde DMC 2008 - 2013), Kacem Wapalek, Anton Serra, Lucio Bukowski, Petit Nadir, CDK, 3ler, Libann Style, Illémaz, Na.k, Missak, Ethor Skull ... forment alors l’Animalerie.

Ils rejettent en bloc ce qui est trop mainstream. Pour autant, peu d'entre eux goûtent à la revendication sociale. Certains développent un univers. D'autres parlent de tout et de rien pour prouver qu'en matière de rap aussi, seule la musicalité compte. Quoi qu’il en soit l’Animalerie est ultra active et contrairement à beaucoup de leurs alter égos parisiens, elle n’a rien de Fake. C’est l’authenticité qui prime, c’est leur ville qui trône.

Si aujourd’hui le rap Lyonnais est reconnu nationalement a travers de l’Animalerie, on ne peut pas pour autant dire qu’il joue dans la cours des grands. Les animaux ont toujours tenu à leur indépendance et font leur rap sans compromission, ils sont connus, reconnus, attendus, mais ne connaissent à ce jour pas encore de succès commercial. Mais est-ce si important ?