Soixante pour cent des Français jugent que les élus et dirigeants politiques sont plutôt corrompus et 96,5% ne voteraient pas pour un candidat impliqué dans une affaire, selon une enquête du Cevipof (le centre de recherches politiques de sciences Po).
Cette étude montre bien l’impact que peuvent avoir les divers scandales politico-financiers. D’ailleurs là était bien l’objectif du Cevipof qui tendait à mesurer l’impact des scandales politiques sur le jugement des citoyens.
Cette étude s’appuie principalement sur un sondage effectué par l’institut ISL (institut de sondages lavialle) auprès de 2.000 personnes entre le 23 janvier et le 16 février 2006.
La méfiance envers la classe politique qui a émergé dans la décennie 80 suite aux multiples scandales politico-financiers, et à progressivement augmentée ces trente dernières années : elle est passé de 38% en 1977 à 55 % en 1990 puis de 65% en 1991 à 60% en 2006.
Pour un tiers des personnes interrogées il semble évident qu’il y a actuellement plus de corruption que dans le passé ! Et plus d’un tiers des sondés pensent que le niveau de corruption est particulièrement élevé dans la classe politique ; en citant dans l’ordre : le gouvernement, le président de la république, les parlementaires.
Pour près de 85 % des personnes interrogées, il ressort que les tribunaux ne sont pas assez sévères avec les membres du gouvernement.
Cependant ces opinions sévères ne sont pas systématiquement suivies d’effets politiques, souligne l’étude.
Selon le Cevipof, il ressort que les classes supérieures et intellectuelles traduisent ces effets par une moindre perception de la gravité des atteintes à la probité. En outre, on remarque également que la corruption est nettement mieux tolérée lorsqu’elle semble répondre aussi à l’intérêt général.
A quelques mois des élections ces quelques chiffres laissent pantois.