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La marche et son vieillissement

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Finalement, tout ce qui précède suffirait à comprendre les chutes si celles-ci survenaient toujours en situation debout, sans bouger... Malheureusement, 50 à 60 % des chutes de personnes âgées se produisent durant la marche. On ne peut donc pas se contenter d’explorer l’équilibre statique, il faut aussi regarder comment vous avancez.

La marche des seniors et la peur de (re)tomber

La principale différence entre jeunes et moins jeunes repose sur la force musculaire des membres inférieurs et la vitesse de marche qui, toutes deux, diminuent avec l’âge et peuvent être plus ou moins liées. Ainsi, une faible force musculaire sera fréquemment associée à une vitesse de marche basse, même s’il est tout à fait possible de récupérer une vitesse de marche élevée malgré une force musculaire du quadriceps médiocre. En effet, ce qui conditionne la vitesse de marche relève avant tout de la volonté. Ainsi, quand on a peur de tomber, la marche se fait plus lente, et la longueur de chaque pas plus courte. Même les temps de marche durant lesquels on se trouve sur deux pieds s’allongent, alors qu’en principe ces temps sont très courts, de l’ordre de 1/10 de seconde par pas. Tous ces symptômes qui signent la peur de tomber ont pour caractéristique commune une hypertonie avec contraction excessive des muscles agonistes et antagonistes.

En pratique

On n’est pas « paralysé par la peur » mais, au contraire, « contracté par la peur ». Cet état est, a priori, accessible aux techniques de relaxation et de décontraction.

Les signes prédictifs de chutes

Force musculaire du quadriceps, vitesse de marche, longueur du pas, temps en double appui... Dans une tranche d’âge donnée, chacune de ces mesures aide à distinguer ceux qui sont déjà tombés. Mais aucune ne permet de prédire avec précision qui va faire ou non une chute, même si la coexistence d’une faible force musculaire et d’une marche lente à petits pas va dans le sens d’un risque accru. En fait, d’autres éléments, plus difficiles à observer, autorisent cette discrimination. C’est par exemple la fatigabilité du muscle quand on lui demande des contractions répétées et qu’on mesure le temps au bout duquel la force musculaire a chuté de moitié par rapport à la force maximale initiale. Ce temps va diminuer avec l’âge et s’avère plus court chez les chuteurs que chez les non-chuteurs. De même, le temps de récupération du muscle après cette fatigue est plus long et permet aussi de prédire les chutes. Au niveau de la marche, c’est la variabilité du pas dans sa longueur (tantôt long, tantôt court) et dans sa vitesse d’exécution (tantôt rapide, tantôt lent) qui paraît être l’élément le plus prédictif de chute. On retrouve également la difficulté à gérer plusieurs informations à la fois. Si quelqu’un s’arrête de marcher quand on lui parle, c’est qu’il se sent inconsciemment incapable de parler et de marcher en même temps, et ce signe serait annonciateur de chute.

Bon à savoir

Les seniors mettent 1/10 de seconde de plus que les jeunes à tourner à 90 degrés quand survient un obstacle imprévu, et, dans une même tranche d’âge, les femmes mettent 1/20 de seconde de plus que les hommes. Cette différence à première vue insignifiante est en fait notable car les chutes, lorsqu’on change brutalement de direction, s’avèrent plus volontiers sources de traumatismes.