Suite au décès d’une deuxième femme suite à lymphome anaplasique à grandes cellules, un cas de cancer très rare associé à un implant mammaire, le Dr Sebastiano Montoneri souhaite présenter des éléments d’informations sur ce sujet.
Tout d’abord, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a déclaré que les patientes porteuses de prothèses mammaires n’avaient pas besoin de se les faire retirer, malgré ces 2 cas de cancers.
Divers communiqués confirment la position de la ministre de non nécessité de procéder à ce retrait d’implants :
Communiqué de presse du directoire des plasticiens
article sur les risques de cancer & prothèses mammaires
Le Dr Spielmann, oncologue à l'Institut Gustave Roussy, fait le point sur la nouvelle forme de cancer associée aux implants mammaires et confirme :
‘Ces prothèses ne provoquent pas de cancer du sein. Les cas de lymphomes observés sont des maladies hématologiques. Le rapport fait part aujourd'hui d'un doute basé sur certains arguments, mais on doit maintenant aller plus loin pour voir par rapport aux implants posés, quels types d'entre eux ont donné ces lymphomes et organiser une surveillance particulière. Il existe de nombreux industriels qui font de la prothèse, celles concernées ne représentent probablement qu'une petite partie du marché.' - lire l’intégrale de l’interview publié dans Paris Match
Selon les premières estimations, « une à deux femmes pour 10.000 porteuses d'implant(s) mammaire(s) pendant 10 ans présenteraient un LAGC .
Si le groupe d'experts « ne préconise pas de suivi particulier autre que celui qui existe actuellement pour toutes les femmes », le Dr Montoneri rappelle qu’un examen clinique et une échographie tous les ans, même en l'absence de symptômes particuliers est très vivement conseillé voir indispensable - à savoir :
- une palpation des seins par leur médecin ou par une sage-femme tous les ans à partir de 25 ans
- A partir de 50 ans, il est recommandé de faire une mammographie tous les deux ans et les femmes qui ont un risque aggravé de cancer doivent bénéficier d'un suivi spécifique.
Communiqué de l’Institut National du Cancer (INCa)
Depuis Mardi 17 Mars, la presse se fait l'écho du dernier rapport de l'INCa sur le risque de lymphome anaplasique à grande cellules (LAGC) associé aux prothèses mammaires.
Cette pathologie est très rare : 1 femme sur 500 000 est atteinte de ce type de lymphome aux États-Unis. La localisation au niveau du sein est encore plus rare, estimée à 3 par an sur 100 000 000 de femmes comme le stipule le rapport de l'ANSM de mai 2014. Le premier cas de LAGC associé à un implant a été diagnostiqué en France en 2011. Depuis 2011, 18 cas ont été recensés par l'ANSM : 10 reconstruction, 8 en esthétique
L'ANSM, en collaboration avec les fabricants d'implant mammaires suit ce risque.
Au final, le rapport de l'INCa conclut que la littérature comme les estimations réalisées sur les données françaises montrent que le risque de LAGC associé à des prothèses mammaires est difficile à quantifier compte-tenu de la rareté de cette pathologie en population générale comme dans la population concernée.
Pour les femmes porteuses d'un implant mammaire et sans signes cliniques au niveau des seins, le rapport INCa ne préconise pas de suivi particulier autre que celui qui existe actuellement pour toutes les femmes. Il est rappelé que toutes les femmes doivent faire l'objet d'un examen clinique des seins dès l'âge de 25 ans et que les femmes entrant dans le cadre du dépistage organisé du cancer du sein et les femmes ayant un risque augmenté de cancer du sein bénéficient également d'un suivi par imagerie spécifique.