Berlin – Les experts européens en énergie doutent de la rentabilité et de l'utilité du gazoduc « Nabucco », qui doit relier l'Union Européenne avec les pays producteurs de la Caspienne. Ils craignent que le projet dépasse la limite critique des 15 milliards d'euros, ce qui correspondrait au double du calcul initial de l'Union Européenne. Déjà en début d'année, les analystes du groupe d’énergie britannique, BP, ont mis en doute le prix initial estimé à 7,9 milliards d’euros face au « Guardian ». Selon leur avis, 14 milliards d'euros seraient le minimum nécessaire à la construction du gazoduc. http://bit.ly/r2nVzS
Une politique extérieure énergétique commune européenne doit contrecarrer la dépendance des importations de pétrole et de gaz à partir des quelques régions productrices en partie instables. Les importations de gaz ont augmenté de 55 % entre 1990 et 2004, ce qui reflète la demande croissante. Selon l'enquête du baromètre Euro du mois de février 2011, 36 % des personnes interrogées en France déclarent que la stabilité des prix d'énergie est une des priorités de la collaboration dans le secteur de l'énergie. Ce sont 7 % de plus que la moyenne européenne. http://bit.ly/efJHkt (The European Union and energy)
Récemment, le Directeur Général de Nabucco, Reinhard Mitschek, a déclaré lors d'une conférence téléphonique de Vienne que « la société Nabucco Gas Pipeline International GmbH a repoussé le début des travaux à 2013 et la mise en service à 2017 ». Il considère cependant que la somme de 14 à 15 milliards d’euros ne repose sur aucun fondement plausible. Bien que Mitschek souligne que les retards répétés du planning n'ont aucune influence sur la charge du gazoduc, les analystes considèrent qu'il s'agit là d'une des raisons principales pour le flou qui règne. Car si le gazoduc n'atteint pas la charge de 30 milliards de mètres cubes par an, la rentabilité du projet entier est douteuse. A cet effet, il faudra connecter le gazoduc aux puits de gaz en Iran, au Turkménistan et en Azerbaïdjan. En Azerbaïdjan, Shah Deniz est déjà exploité par le groupe BP britannique.
Selon les informations les plus récentes, les actionnaires du projet Shah Deniz doivent définir avant la fin de l'année le tracé de transport final du gaz d'Azerbaïdjan vers l'Europe. Outre le gazoduc Nabucco, d'autres possibilités sont également prises en compte, telles que par exemple l'Interconnect Turkey-Greece-Italy (ITGI) ou le gazoduc Trans Adriatic Pipeline (TAP). Jusqu'au premier octobre, les fondateurs du projet Shah Deniz attendent les propositions définitives des acteurs impliqués. La décision concernant le tracé d'exportation sera probablement prise sur la base des aspects économiques, et non de considérations politiques.
« En périodes de crises financières, les doutes de nombreux investisseurs européens concernant le financement d’un projet aussi aléatoire se confirment », explique un expert en énergie. « De plus, l'actuelle entente entre l'Europe et le régime autoritaire du dirigeant turkmène Berdimuhammedow est instable. »
Malgré les doutes de certains experts concernant le gazoduc Nabucco, la catastrophe de Fukushima a particulièrement focalisé l'attention sur les alternatives à l'énergie nucléaire. En outre, il est clair que les besoins croissants en énergie dans le monde entier ne peuvent être couverts par un grand nombre de ressources – et non pas par Nabucco seul.
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