C'est tambour battant que Jean-François Thau, le nouveau président de Comiris, écrit la « deuxième page » de l'histoire de ce groupe spécialisé dans l'intégration de systèmes de visioconférences en temps réel dans les entreprises et administrations. Créée en 1999 par Cyril Marlaud, Gaël Tempier et Lionel Couëffé, la PME avait besoin de fonds pour passer à la vitesse supérieure (lire « la Tribune » datée du 16 mars 2007).
Une première opération a eu lieu cet été avec l'augmentation de capital de 1 million d'euros, orchestrée par Jean-François Thau. Des investisseurs privés et la banque d'affaires Aelios Finance sont désormais au capital aux côtés des trois associés fondateurs. Sur sa lancée, le groupe négocie plusieurs acquisitions en France et à l'étranger (Espagne, Benelux et Afrique du Sud) qui doivent la mener, dans les trois à cinq ans, « au premier rang européen dans son domaine avec 100 millions d'euros de chiffre d'affaires ».
Une belle ambition puisque le groupe de 45 salariés prévoit pour 2007 un chiffre d'affaires de 20 millions d'euros (après 16,8 millions en 2006) et une marge opérationnelle de 6 % (4 % précédemment). Ces chiffres incluent ceux de Comiris Capital, la filiale du groupe spécialisée dans le financement et la gestion d'actifs technologiques. Cette ambition nécessitera des fonds supplémentaires et ce, très rapidement. « Deux options sont retenues, l'une passant par une ouverture à des sociétés de capital- développement, l'autre par une introduction sur Alternext », confie le président.
FILIALE À DUBAÏ
Parallèlement à ces négociations très avancées, le groupe poursuit sa croissance au niveau organique. Il vient d'ouvrir une filiale à Dubaï « où le potentiel est gigantesque », selon les termes de Jean-François Thau. Plusieurs commandes ont déjà été enregistrées dans cette zone en plein boom économique. « Les prévisions de chiffre d'affaires sont très encourageantes », se réjouit le président.
D'une manière générale, il estime que « le contextemondial est très favorable au développement de systèmes de visioconférences », avec lamultiplication des sites de production, la limitation des déplacements
— pour des raisons de sécurité ou des questions environnementales
— ainsi que l'intérêt grandissant des industriels comme Cisco ou Microsoft pour ce marché.
D'autant que la technologie pour bâtir des réunions interactives à distance est arrivée à maturité. Et que, comme l'explique Cyril Marlaud, directeur général adjoint, « même les grosses entreprises de 500 à 5.000 personnes se sentent aujourd'hui concernées, les multinationales ayant quant à elles compris leur intérêt depuis déjà un certain temps ». C'est pourquoi Comiris parie sur un véritable changement dans les comportements des entreprises, et cela à tous les niveaux. « En termes de formation professionnelle aussi, il est possible de recourir à la visioconférence », ajoutent les responsables qui voient, chaque jour, s'accroître le potentiel de ce marché.