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Le conflit migratoire entre la France et l'Italie s'intensifie après l'arrivée d'un navire de secours à Toulon.

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La France et l’Italie ont intensifié leur âpre dispute sur la question des migrations après qu’un navire géré par une organisation caritative et transportant des centaines de demandeurs d’asile secourus en Méditerranée centrale a accosté dans le port français de Toulon, après près de trois semaines pendant lesquelles le gouvernement italien d’extrême droite n’a pas voulu lui donner un port sûr.

Ocean Viking

Le gouvernement français a qualifié l’Italie d’"irresponsable" et d’"inhumaine" pour ne pas être venue en aide au navire, bloqué dans les eaux italiennes depuis des semaines, transportant des passagers malades qui avaient été secourus en mer entre la Libye et l’Italie.

"La confiance a été brisée", a déclaré la ministre déléguée française aux Affaires européennes, Laurence Boone, à la radio Franceinfo. Elle a déclaré que l’Italie avait pris une "décision unilatérale" qui "mettait des vies en danger" et ne respectait pas le droit international ni les règles européennes.

L’impasse marque un fossé de plus en plus profond dans les relations entre Paris et le nouveau Premier ministre italien, Giorgia Meloni, leader des Frères d’Italie, un parti aux racines néofascistes.

Mme Meloni a répliqué à la France, déclarant lors d’une conférence de presse qu’elle était "frappée par la réaction agressive du gouvernement français, qui, de mon point de vue, est incompréhensible et injustifiée".

L’Ocean Viking, exploité par l’ONG européenne SOS Méditerranée, a recueilli les migrants en mer près des côtes libyennes avant de passer des semaines à chercher un port pour les accueillir.

Vendredi matin, les 230 passagers du navire, dont 57 enfants, sont arrivés à Toulon après avoir fait face à une détérioration des conditions à bord. Quatre passagers souffrant de graves problèmes de santé avaient été héliportés du bateau jeudi et transférés dans un hôpital français.

Les passagers de l’Ocean Viking devaient recevoir une aide médicale et être interrogés dans un centre administratif du port naval de Toulon. Les personnes pouvant prétendre à une demande d’asile pourraient ensuite être transférées vers d’autres pays européens, dont 11 - dont l’Allemagne, le Luxembourg, la Bulgarie et le Portugal - ont proposé d’accueillir les deux tiers des passagers par "solidarité". Les personnes dont la France a décidé qu’elles n’avaient pas le droit de demander l’asile seraient renvoyées dans leur pays d’origine, a déclaré le ministre français de l’intérieur, Gérald Darmanin.

La France n’avait jamais auparavant autorisé un navire de secours transportant des réfugiés à accoster sur ses côtes, mais a déclaré qu’elle l’avait fait cette fois-ci parce que l’Italie lui avait refusé l’accès.

M. Darmanin a déclaré que les demandeurs d’asile relevaient de la responsabilité de l’Italie en vertu des règles de l’Union européenne et que la décision de la France d’autoriser le navire à accoster était une mesure exceptionnelle prise pour des raisons humaines en raison de la gravité de la situation des nombreux malades à bord. Il a déclaré que ces personnes avaient été sauvées en mer alors qu’elles étaient "à quelques heures de la mort".

immigration Europe

M. Darmanin a déclaré que le président français, Emmanuel Macron, tentait depuis plusieurs jours de convaincre les autorités italiennes d’accepter le droit international selon lequel un bateau en détresse peut se rendre au port le plus proche.

Il a déclaré que le refus de l’Italie d’accueillir les migrants était incompréhensible et qu’il y aurait de "graves conséquences" pour les relations bilatérales de l’Italie avec la France et avec l’UE dans son ensemble. Il a ajouté que les autorités italiennes avaient fait preuve d’un manque de professionnalisme en laissant le navire attendre en mer pendant 20 jours sans décider s’il pouvait accoster.

En raison de ce différend, la France a déjà décidé de geler un plan visant à accueillir 3 500 demandeurs d’asile actuellement en Italie, dans le cadre d’un accord européen de partage des charges.

Interrogé sur le commentaire de la dirigeante d’extrême droite française, Marine Le Pen, selon lequel la France fait preuve d’une mollesse "dramatique" en matière d’immigration en autorisant le bateau à accoster, M. Darmanin a répondu : "Que veut Marine Le Pen ? Laisser des enfants mourir sur ce bateau à quelques mètres de nos ports ?"




Mots clés : débat politique -

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