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Le Forom des Langues du Monde

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Le Forom ne change pas de formule, pourquoi le ferait-il ? Il se tient place du Capitole, le "commun" de notre ville, son centre, le lieu de l’expression publique le plus fort, le plus chargé d’histoire, où le peuple est chez lui comme nulle part ailleurs. Il y réunit quelques 99 stands présentant plusieurs centaines de langues : celles de France, celles de toutes les immigrations, celles des étrangers avec qui nous avons des liens. Langues qui s’exposent dans leurs expressions les plus variées (paroles, écriture, calligraphie, chants et chansons, arts, jeux etc.) et dont les locuteurs renseignent le curieux sur leur géographie, leur histoire, leurs particularités, leur actualité. Langues qui, tous les jours, se parlent à Toulouse, parfois dans des communautés réduites à quelques familles, mais qui ne nous en sont pas moins concitoyennes. Langues qui, à ce titre, ne doivent pas nous rester d’étranges étrangères. On ne répètera jamais assez que c’est une certaine philosophie occitaniste qui a inventé et qui organise ce Forom. Philosophie qui ne conçoit pas les langues comme des outils de communication, « parce que chaque langue est une langue-culture » (Henri Meschonnic) ; bien qu’il ne suffise pas d’ajouter cela pour faire croire qu’on sait ce qu’on dit. Philosophie qui ne pose pas les langues comme armes ou enjeux de batailles identitaires. Dont on sait où elles mènent, partout, contre les peuples. Henri Meschonnic, dans toute son oeuvre, a toujours dénoncé le théologico-politique, ce terrorisme de la pensée. Il y a aussi, ici ou là, du théologico-linguistique. Là où le politiquement correct parle sans cesse d’ouverture pour cacher à quoi il se ferme. Là où les hommages rituels à la fameuse "diversité" (fatalité naturelle, semble-t-il) cachent qu’on se soucie peu d’organiser la pluralité, c’est-à-dire de conduire en ce domaine une politique mûrement réfléchie et concertée. Il n’y a pas à opposer les discours et les actes. Un discours est un acte. Mais il faut apprendre à écouter les discours, à comprendre ce qu’ils font au-delà de ce qu’ils disent. Il ne suffit pas de se lamenter sur les dérives idéologiques qui mènent à des malheurs : il faut essayer de les arrêter où et quand elles commencent. Et elles commencent toujours dans et par le langage, et elles commencent toujours par des identitarismes : religieux, nationaux, ethniques, culturels, linguistiques. C’est cette éradication des clichés là où ils naissent qu’essaye de mener, à son échelle, le Forom des Langues. Mais il propose aussi. Des plans très concrets pour l’éducation de tous les Français aux faits de langage, pour l’éducation de tous les Français aux langues de France, et des horizons nouveaux pour la réflexion sur la pluralité linguistique du monde (Proposition d’une Déclaration sur les Devoirs envers les Langues et le Langage *).