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« Catastrophes du bout du monde, quelles retombées sur l'industrie automobile européenne ? »

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Tribune libre « Catastrophes du bout du monde, quelles retombées sur l'industrie automobile européenne ? »

En 2011, tous, nous nous sommes noyés sous le flot d'informations concernant la catastrophe de Fukushima, le 11 mars, mais aussi les inondations du sud de la Thaïlande, en octobre. Ces dernières ont laissé, à court terme, un bilan humain déplorable et matériel considérable. Bien que survenues à l'autre bout de la planète, ces catastrophes ont eu des retentissements substantiels sur la production mondiale. En effet, ces zones géographiques plébiscitées par les plus grandes entreprises du monde pour produire autant de matériel à faible coût, que des composants techniques poussés, ont été entièrement dévastées. En conséquence, des bouleversements multiples sur nombre d'industries mondiales ont perturbé la production, déjà atteinte par la crise. Certaines industries comme l'automobile ont donc pâti de ces événements et ont dû réagir au plus vite pour tenter de maintenir leur compétitivité à flots. Sur le secteur Europe, gangréné par une chute des indices boursiers, la persévérance des constructeurs a pu limiter les dégâts et soutenir le secteur. En raison de l'arrêt net de la production mais aussi de la perte des stocks composés à Fukushima et en Thaïlande, certains composants automobiles extrêmement variés sont donc venus à manquer : systèmes de navigation, Bluetooth, radars de recul, autoradio, boite de vitesse, dans certains cas éléments de moteur, pigments de peinture ou encore une part conséquente de la technologie hybride et notamment des batteries sur ces voitures, ont un à un fait défaut à la plupart des constructeurs. Ce qui fait donc de 2011 une année noire pour les technologies hybrides. Elles ont connu une baisse considérable de commercialisation due à leur impossible approvisionnement, bien qu'on leur promettait un avenir de plus en plus radieux. Un stop qui pourrait porter préjudice à la filière à moyen terme, si les distributeurs n'arrivaient pas à rétablir une communication convaincante à leur sujet. Au-delà des hybrides, ce sont également les voitures classiques qui ont été atteintes, à différentes échelles en fonction des marques. On notera l'obligation du constructeur Honda de détruire plusieurs milliers de véhicules stockés en Thaïlande, perdus sous les eaux. D'autres constructeurs ont dû faire face à d'importants problèmes d'approvisionnement et notamment sur leurs modèles phares. Ces manques ont eu plusieurs conséquences tout d'abord sur le marché. Ce dernier a subi une pénurie de stock notable où le consommateur s'annonçait être le grand perdant : soit son véhicule s'éloignait de ses attentes premières à cause de différence ou de défaut d'équipements, soit il se voyait contraint à un délai fortement rallongé, parfois même, les deux situations se cumulaient. Pour remédier à ce problème, les acteurs du marché ont diversifié leurs stratégies : certains ont réorganisé leur production sur d'autres secteurs géographiques plus ou moins proches dans le monde (dans des zones restées hors de danger au Japon ou bien complètement rapatriée en Europe !) ; d'autres ont coupé la disponibilité de modèles équipés dans ces zones ; d'autres encore ont accordé des avantages pécuniaires à leurs clients du fait des carences sur leur véhicule. Pour s'en sortir, les acteurs multimarques et les pure-players ont du faire preuve d'une connaissance accrue du marché afin de pouvoir satisfaire plus que jamais l'offre rare et la demande importante. Cette année 2011 clôture en forte baisse. On remarque par exemple une chute phénoménale de 60% des prises de commandes sur novembre/décembre 2011 chez une grande marque française. Ces chiffres ont été masqués par une relative stabilité du nombre d'immatriculations par rapport à 2010 due à l'abaissement des bonus et primes attribués par l'Etat et les constructeurs au 1er janvier 2012. 2012 laisse donc apparaître des perspectives à double tranchant. En effet alors que les professionnels la redoutent, les consommateurs, eux peuvent s'en réjouir : la tendance de sous-stock s'inverse peu à peu du fait des efforts opérés pour pallier la crise des catastrophes précédemment évoquées. Les délais de commande se raccourcissent, même sur certaines marques premium, habituellement réputées pour avoir des délais très longs. Ainsi se dessinent, pour cette nouvelle année, des opportunités de stocks, des délais réduits et des affaires très avantageuses au profit de l'acheteur. C'est le retour aux bonnes affaires, tout sera fait pour proposer les prix les plus attrayants dans l'espoir de pouvoir faire du volume en rognant sur la marge. Les clients vont donc pouvoir se tourner vers les prix les plus avantageux sans pour autant lésiner sur la qualité de service. Même si les économies s'imposent en ce contexte de crise et de période pré-électorale, ils bénéficieront d'une position de force due à leur statut de demandeur. Dans cette configuration, il y a fort à parier que les acteurs e-commerce automobile tireront leur épingle du jeu en proposant du choix, des prix et un service de qualité ! Thierry KOENIG, co-fondateur d'Auto-IES.com




Mots clés : automobile -