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Plan cancer, les enfants oubliés : 50 associations interpellent François Hollande

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Le Président a initié son discours, à la Maison de la Mutualité, par une phrase encourageante : "la lutte contre le cancer doit aller au-delà des clivages politiques". Il a ensuite insisté sur « l’importance de la lutte contre les inégalités face au cancer ». François Hollande a brièvement parlé des enfants en évoquant uniquement des mesures pour ceux qui « s'en sortent » : la scolarité et l'après-cancer .

Si ces points peuvent être encouragés, il est extrêmement décevant, dans un plan de 150 pages :

- Qu'aucune mesure claire ne soit prévue pour garantir un financement pérenne d'une recherche dédiée aux cancers pédiatriques qui, souvent, sont différents ou inexistants chez l'adulte.

- Que les causes environnementales ne soient pas évoquées pour des enfants qui ne boivent pas et ne fument pas. En effet, à ce jour, les études épidémiologiques concernant les cancers pédiatriques les plus mortels sont rares, voire inexistantes.

- Que soit évoqué, dans une même phase, « l'individualisation des traitements » et « essais cliniques randomisés » (c’est-à-dire : des essais sur 2 groupes de patients, effectués suite à un « tirage au sort » entre plusieurs traitements et plusieurs patients) en prenant donc le risque de ne pas apporter le traitement le plus approprié, chaque cas de cancer pédiatrique étant pour ainsi dire unique. Sans compter le fait que d'autres voies thérapeutiques (notamment celles qui impliquent la chirurgie) mériteraient d'être développés ...

Ces "oublis" sont d’autant plus choquants que l’Association de défense des enfants victimes de cancers EVA POUR LA VIE a été la première, en France, à interpeller les pouvoirs publics et à proposer des solutions simples pour lutter contre les constats suivants :

- 500 enfants meurent chaque année en France d'un cancer. C'est la 1ère cause de décès par maladie chez les enfants. Pour la quasi-totalité de ces enfants (seuls 5% des cancers pédiatriques sont héréditaires) les causes sont largement méconnues, faute d'études épidémiologiques.

  • 2% seulement des fonds anti-cancer sont alloués à la recherche sur les cancers pédiatriques. Les cancers pédiatriques nécessitant des traitements spécifiques n'ont quasiment pas connu d'amélioration de guérison en 30 ans, faute de recherche et d'intérêt pour les firmes pharmaceutiques, qui les considèrent comme « non rentables ». C'est le cas des tumeurs cérébrales (2nd type de cancer chez les enfants). Seule la survie sur les cancers pouvant être soignés avec des traitements initialement développés « pour les adultes » a progressé durant cette période.

Effectivement, la lutte contre le cancer de l'enfant n'est ni de droite, ni de gauche. Toute mesure pouvant permettre de combattre efficacement ce fléau - qui concerne de plus en plus d'enfants - devrait donc être étudiée indépendamment des frontières partisanes.

Le député UDI Jean-Christophe Lagarde a déposé, en juin dernier, une proposition de loi ambitieuse, concernant le financement de la recherche sur les cancers pédiatriques. Le principe : instaurer une contribution minime (de 0,1%) – non répercutée sur le consommateur - sur le chiffre d'affaires des laboratoires pharmaceutiques, ce qui permettrait de mettre en place un fonds de plus de 45M€/an pour la recherche sur les cancers pédiatriques !

Cette proposition a été co-signée par plus de 120 députés. Aucun socialiste. La raison invoquée – par écrit - par de nombreux députés PS, dont certains sont connus : « nous ne pouvons pas co-signer de proposition de loi n'émanant pas de notre parti, car notre règlement interne nous l'INTERDIT ». Pourtant, plusieurs de ces mêmes députés ont ajouté que le contenu de cette proposition de loi était légitime et parfaitement cohérent.

Pourtant, dans le passé, des députés PS ont su rejoindre des élus UMP sur d'autres sujets, par exemple, en co-signant en 2011 une proposition de loi relative à la maltraitance animale.

Les enfants – qui ne votent pas, et ne peuvent se faire entendre seuls – ont-ils si peu d'importance dans notre pays, y compris lorsqu'il s'agit d'une question de vie ou de mort ?

Le député Lagarde a déclaré, lors de la présentation de cette proposition en juin 2013, qu'il était prêt à « céder » cette proposition de loi à tout député socialiste qui souhaiterait s'emparer du sujet, si cela devait faciliter son examen et son vote à l'assemblée. Les yeux des associations et citoyens se tournent donc naturellement vers la majorité actuelle, qui devrait faire passer l'intérêt des enfants avant toute autre considération ...

Avec le plan cancer 3, les enfants sont - une fois de plus - les grands oubliés de la recherche.

C'est pourquoi EVA POUR LA VIE, épaulée par 50 associations et 80000 citoyens signataires de sa pétition demande à Mr Hollande de mobiliser son gouvernement afin qu'une LOI soit étudiée et débattue pour GARANTIR le financement d'un fond de recherche dédié aux cancers pédiatriques et améliorer les conditions de traitement des enfants atteints de cancers. Afin que l’Etat fasse "de la jeunesse sa priorité" ...

Plus d'infos : www.evapourlavie.com