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Violences conjugales…et les enfants ??

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Aujourd'hui en France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son (ex)conjoint, ou de son (ex)concubin. Et les enfants ??

Pour une femme victime de violences conjugales, il est extrêmement difficile de déposer plainte et de quitter son conjoint ou son compagnon. Les enfants sont bien souvent les otages d'un parent violent qui continuera ses violences et son harcèlement à travers eux, après la séparation conjugale.

La protection des enfants du couple reste trop souvent négligée.

En effet, en présence d'enfants mineurs, un magistrat, le Juge aux Affaires Familiales, (différent de celui qui devra juger des faits de violences en l'occurrence un magistrat correctionnel), devra fixer le lieu de résidence habituelle des enfants et le droit de visite et d'hébergement accordé à l'autre parent. Les deux procédures, l'une pénale, l'autre civile, se dérouleront parallèlement ; elles seront traitées par des magistrats différents, qui n'entretiendront le plus souvent aucun lien. Ce simple constat ne peut qu'alerter sur le risque d'incohérence.

Le Juge aux Affaires Familiales rechigne souvent à prendre en compte l'aspect pénal, se référant plutôt à la notion de conflit conjugal et renvoyant les parents aux vertus de la médiation familiale. C'est méconnaître les ressorts de la violence domestique, faite de domination, de manipulation et de mensonges.

« Un homme violent sur son épouse ou sa compagne peut être un excellent père ? »

« La justice frise la complaisance, voire la complicité »

Dans une interview (1), Madame Watine, vice-présidente de la Fédération Nationale Solidarité Femmes, dénonce une réalité de terrain :

« On assiste à de véritables aberrations. En France, on distingue le couple conjugal et le couple parental. On pense donc qu'un mauvais mari peut rester un bon père et, dans de nombreux cas, un homme peut être mis à la porte de son domicile par la justice… mais garder un droit de visite pour voir ses enfants ! Or les meurtres dont Catherine Vautrin (2) donne les chiffres ont lieu notamment au moment de la séparation, lorsque l'homme se rend compte que l'objet qu'il maîtrisait lui échappe, ou justement pendant ces droits de visite. Ce sont les moments les plus dangereux pour ces femmes. (…) Les femmes se retrouvent devant un choix impossible. Soit elles respectent le droit de visite avec le risque des violences que cela entraîne. Soit elles éloignent leur enfant, mais alors elles deviennent des délinquantes aux yeux de la loi ! Un homme poursuit même actuellement un centre qui protège l'adresse de son enfant, au nom de son droit à le voir. Il faut absolument faire comprendre que vouloir protéger les enfants n'est pas une posture sexiste ou castratrice. »

Nous sommes en droit de nous interroger : Est-il raisonnable de fixer les décisions concernant la résidence des enfants et le droit d'hébergement de l'autre parent en faisant délibérément abstraction des violences conjugales ? Est-il raisonnable de refuser de penser en termes de sécurité et de protection ? Quid de la protection des enfants, et du plus élémentaire principe de précaution ?

SOS les MAMANS www.soslesmamans.com




Mots clés : enfant - prévention -