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Faire comprendre au grand public la nécessité de la gestion et de l'exploitation forestière - Un enjeu stratégique pour développer la filière forêt-bois française

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Euroforest réunira, du 21 au 23 juin 2018, à Saint-Bonnet-de-Joux, en Bourgogne-Franche-Comté, les professionnels de la forêt et de la transformation du bois, ainsi que les passionnés de nature. Ce rassemblement est l'opportunité pour Euroforest de jouer pleinement sa mission de plateforme d'échanges en sensibilisant l'opinion publique aux enjeux de la gestion forestière. Il permettra d'assumer et d'expliquer son rôle économique dans les territoires et de valoriser ses bénéfices sur les plans environnemental et sociétal, mais également de mettre en avant son influence décisive pour lutter contre le réchauffement climatique.

Environnement procurant bien-être et propice à de nombreuses activités de plein air, la forêt est aussi un merveilleux lieu de plantation et de récolte qui permet à chacun de profiter dans son habitation du matériau noble qu'est le bois.

Tout au long de ces trois jours, la filière forêt-bois démontrera que l'exploitation forestière n'est pas incompatible avec l'accueil et le plaisir du public ainsi qu'avec la gestion durable. Contrairement à l'idée reçue selon laquelle récolter un arbre et utiliser son bois contribue à la destruction des forêts françaises, la demande croissante en faveur de ce matériau et le savoir-faire des professionnels permettent de développer durablement les espaces forestiers.

La forêt, lieu de bien-être et de récolte

Propice aux rêves et à l'évasion, la forêt nourrit de nombreuses représentations dans l'imaginaire collectif, avec souvent des images personnelles fortes, et ses arbres sont empreints de valeurs positives. Le public aime la forêt. Il va s'y détendre et s'y ressourcer et en fait un lieu de promenade, de sport, parfois de cueillette et d'observation de la faune et de la flore… Et le public aime aussi le bois. Plébiscité par tous, le bois est synonyme d'authenticité et de confort, reconnu aussi pour ses nombreuses caractéristiques esthétiques et techniques, et notamment en termes d'isolation thermique et acoustique.

Ce matériau naturel, renouvelable et recyclable s'inscrit incontestablement dans l'avenir, offrant une grande diversité d'usages, de la construction au meuble, en passant par l'emballage, le papier ou le bois-énergie. Il représente même, avec un taux de 47 %, la première des énergies renouvelables (ENR) en France et participe ainsi au développement de la part des ENR dans la consommation finale d'énergie, exigée par l'Union européenne (23 % en 2020 et 32 % en 2030).

Une perception paradoxale de la forêt

Pour répondre à ces enjeux sociétaux et environnementaux, la production de bois doit s'accélérer fortement dans les années à venir. Néanmoins, pour profiter d'une charpente, d'une terrasse, d'un parquet, d'un bardage ou encore d'un meuble en bois, impossible d'esquiver une étape incontournable : la coupe d'un arbre. Or, la société manifeste une perception tout en paradoxe de la forêt et du bois. Elle recherche le matériau bois mais refuse la récolte d'un arbre arrivé à maturité et donc prêt à être prélevé !

Considérée trop souvent comme une menace pour la forêt et pour la biodiversité, une cause de l'érosion des sols ou encore de nuisances sonores, la récolte forestière contribue pourtant au bon développement d'une forêt dynamique. Contrairement aux idées reçues, couper un arbre dans le cadre d'une gestion durable est bon pour la forêt, bon pour son développement, bon pour l'économie nationale ainsi que dans les territoires et bon pour la société.

Couper un arbre, c'est bon pour la forêt

Comme le dit l'adage populaire, les arbres ne montent pas jusqu'au ciel. À un moment donné, au bout de 50, 80, 100 ans selon les essences, leur croissance s'arrête et donc leur capacité à stocker du carbone stagne. La coupe d'arbres mûrs assure ainsi le renouvellement des forêts et leur vitalité, apportant de la lumière au sol et libérant l'espace nécessaire au développement de jeunes semis ou jeunes plants.

Dans le cadre d'une gestion durable des forêts, ces coupes sont réalisées de façon réfléchie, elles ne sont pas aléatoires. Le bois est issu d'arbres sélectionnés par les gestionnaires, en fonction de leur maturité. Cette gestion forestière durable est assurée par un ensemble d'outils (textes de loi, outils juridiques et de gestion, code forestier, plans d'aménagements forestiers, etc.) qui favorisent sa mise en oeuvre par tous les propriétaires privés et publics.

Toujours dans ce contexte de gestion durable, la coupe d'arbres, réalisée par des professionnels forestiers responsables, doit systématiquement être suivie par une campagne de reboisement, de façon à assurer le renouvellement de la forêt. Le choix de variétés mieux adaptées aux sols et aux changements climatiques est un gage de la préservation de la forêt au profit des générations futures.

La forêt française est sous-exploitée. Ses surfaces ont doublé depuis un siècle et le stock de bois est trop important par rapport à sa production biologique. 60 % seulement de l'accroissement naturel de la forêt est récolté chaque année ce qui en fait un vivier de production de bois d'oeuvre, d'industrie et pour l'énergie.

L'innovation au service de la forêt

Vitrine de l'innovation forestière, Euroforest mettra en avant combien les méthodes de sylviculture contemporaines permettent de privilégier toute la biodiversité de la forêt. De même, le bois se mobilise de mieux en mieux, en tenant compte des sols et là encore de la biodiversité (cours d'eau, espèces protégées, zones classées...). Les différents exposants de broyeurs, combinés coupeur fendeur, scies mobiles, élagueurs grimpeurs démontreront les atouts de leurs machines, qui donnent les moyens aux forestiers de travailler en respectant au mieux la forêt. Des solutions innovantes se déploient comme la télédétection pour connaître la qualité et la densité des peuplements, la mécanisation forestière (planteuses automatisées), des projets d'exosquelettes pour aider les opérateurs dans leurs travaux ou encore des applications diverses pour smartphone qui font progresser la gestion forestière durable vers plus de modernité et d'efficacité.

Couper un arbre, ce n'est pas contraire au respect de l'environnement

Pendant toute sa croissance, l'arbre libère l'oxygène que nous respirons. Il assure également une fonction de pompe à carbone. Autrement dit, il absorbe et stocke du gaz carbonique et contribue ainsi à la lutte contre l'effet de serre. En outre, cette séquestration du CO2 se poursuit lorsque l'arbre est coupé. Le CO2 reste piégé pendant la durée de vie des produits bois manufacturés, même au-delà, lorsque le bois est réutilisé ou recyclé pour d'autres usages.

Comparé à d'autres matériaux, le bois est très économe en énergie de production. Il est même le seul matériau à pouvoir afficher un bilan carbone neutre grâce à l'effet “puits de carbone” des forêts.

Le bois-énergie contribue à l'indépendance énergétique de la France en limitant les importations d'énergies fossiles pour 9,7 millions de tonnes d'équivalent pétrole. Le rôle de la filière forêt-bois est donc déterminant dans la lutte contre le changement climatique.

Couper un arbre, c'est bon pour l'industrie

Lors de la coupe de l'arbre, rien ne se perd. Après l'élagage des branches, le tronc ou grume permet d'obtenir poutres et planches. Les grosses branches fournissent des rondins qui alimenteront les producteurs de papier et de panneaux. Les branches plus petites et autres rémanents seront utilisés essentiellement pour le bois de chauffage et transformés en plaquettes ou granulés pour le bois-énergie. Quant aux feuilles, elles peuvent être transformées en humus avec les petits branchages. Même les chutes et copeaux des scieries servent pour fabriquer des panneaux agglomérés ou recyclés en briquettes de combustible.

Les plantations d'arbres permettent aussi à nos forêts d'être en mesure de fournir le bois dont l'industrie a besoin, en sélectionnant les essences adaptées au sol et adaptées aux changements climatiques. La forêt de Saint-Bonnet-de-Joux, où se déroule le salon Euroforest, illustre bien cette démarche puisqu'il s'agit d'une forêt de douglas, la deuxième essence de reboisement en France et fortement demandée par les industries du bois.

Couper un arbre, c'est bon pour l'économie des territoires

Sylviculture, gestion forestière et exploitation, transformation du bois, bois construction, bois d'industrie, bois-énergie, mobilier, métiers d'art, la filière forêt-bois représente aujourd'hui un chiffre d'affaires de 60 milliards d'euros. Forte de plus de 400 000 emplois directs et indirects, soit plus que l'industrie automobile, son rôle est essentiel dans la dynamique des territoires, notamment ruraux.

Plus particulièrement, la Fédération Nationale des Entrepreneurs Des Territoires (FNEDT) recense 8 000 entreprises de travaux forestiers qui réalisent des travaux de sylviculture-reboisement et des travaux d'exploitation pour le compte de propriétaires forestiers, d'industriels du bois, des coopératives forestières, des communes, de l'ONF.

À l'horizon 2020, la filière forêt-bois aura créé 25 000 emplois, la plupart non délocalisables.

La gestion de la forêt favorise le maintien et la création de nouveaux emplois ruraux permettant l'émergence de nouvelles activités industrielles valorisant le bois français. L'exploitation forestière participe donc au développement de l'économie territoriale, à l'aménagement des territoires et au lien social en milieu rural.

L'utilisation et la transformation de la matière première bois à proximité de son lieu de récolte permet de développer, en local, l'activité de l'ensemble de la chaîne de production de la filière forêt-bois. Son utilisation en circuit court permet également de minimiser les transports et de limiter les émissions de gaz à effet de serre. Exploiter le potentiel économique de la forêt française donne les moyens aux entreprises locales de s'approvisionner et d'investir en France plutôt qu'à l'étranger.

Couper un arbre, c'est bon pour le grand public

La forêt se définit aussi comme un espace multifonctionnel, intégrant de nombreux usages, comme l'accueil du public. En réalisant des travaux d'éclaircies, d'ouverture d'allées et de chemins, l'exploitant forestier, sous la demande du propriétaire qu'il soit privé ou public, facilite l'accessibilité à la forêt, pour le grand bonheur des promeneurs. La programmation des coupes et des travaux forestiers favorise aussi la sécurisation des activités de pleine nature. L'exploitation forestière participe ainsi au développement de l'offre touristique autour des loisirs et du bien-être. Grâce à la grande diversité des acteurs qu'il réunit - Forestiers privés ou publics, entrepreneurs des territoires, exploitants forestiers, coopératives forestières, experts, agriculteurs, paysagistes, passionnés de nature -, le salon Euroforest s'inscrit dans une démarche sociétale donnant les moyens à tous les publics de découvrir la richesse de la forêt et de ses métiers, au profit d'une meilleure acceptabilité de la gestion, et de l'exploitation forestière. Un enjeu majeur à l'heure où la production de bois s'accélère pour répondre aux besoins actuels et aux défis environnementaux auxquels est confronté aujourd'hui l'hexagone. La filière forêt-bois est bien une filière stratégique, industrielle, à haut potentiel économique et social.

Cyril LE PICARD - Président de France Bois Forêt et Président de l'Union de la Coopération

Forestière Française

Gérer sa forêt, ce n'est pas l'abîmer !

« On n'a jamais vu les arbres monter jusqu'au ciel ! Ca veut bien dire qu'à un moment, ils sont adultes. On dit alors qu'ils sont arrivés à maturité et qu'il faut les récolter pour approvisionner les industriels qui transforment l'arbre en produits semi-finis ou finis. La forêt est un lieu écologique mais également économique. Quand elle est gérée durablement, elle est tout à la fois environnementale et sociétale. La récolte d'un arbre adulte, au maximal de sa captation du carbone, est essentielle sur le plan environnemental. Sa coupe permet de semer ou de replanter un autre arbre qui absorbera à son tour le carbone tout au long de sa croissance pendant 80 ou 100 ans. Car, en France, on ne pille pas la forêt. Dès que l'on coupe un arbre, on le remplace, cela s'appelle le reboisement. Par ailleurs, pour récolter ces arbres et en transformer le bois, il faut une main d'oeuvre locale et régionale, et des innovations techniques. L'exploitation forestière joue donc un rôle majeur au niveau de l'économie locale et régionale. Surtout, gérer la forêt, cela ne veut pas dire l'abîmer. Gérer la forêt, cela veut dire la développer, la faire grandir, et l'exploiter de façon responsable afin d'approvisionner intelligemment les industriels. Gérer la forêt c'est savoir replanter tout aussi intelligemment, pour qu'elle soit toujours plus productrice d'une matière dont on aura de plus en plus besoin. On ne gère pas sa forêt n'importe comment. Dans les forêts privées, les plans de gestion sont de véritables bibles que le propriétaire forestier travaille consciencieusement avec sa coopérative. Cette organisation contrôlée est indispensable à une gestion durable de la forêt. Une forêt doit être gérée par un professionnel. Nous, professionnels de la forêt, avons aussi un devoir de pédagogie vis à vis de l'ensemble du public qui nous entoure. Chacun a au moins un bon souvenir d'une forêt, sur les plans auditif, visuel, olfactif. L'aspect promenade, c'est très bien. Mais les particuliers doivent aussi comprendre que la récolte des arbres leur permet d'avoir des charpentes dans leurs maisons, des meubles… Mais quand on leur explique ce qu'est la gestion forestière, ils en comprennent les atouts. Je reste donc optimiste quant à la valorisation, auprès de l'opinion publique, de l'action de récolter du bois en passant par l'exploitation responsable de nos forêts. »

Jean-Yves CAULLET - Président du Conseil d'administration de l'ONF

Le réchauffement climatique doit nous faire penser la forêt autrement

« L'acceptabilité de l'exploitation forestière a toujours été une question essentielle, notamment dans les forêts publiques. Dans un état démocratique, il est nécessaire que les modalités de la mise en valeur d'un bien public soient bien acceptées par la société. Les forêts publiques ou privées recouvrent également des intérêts généraux en termes d'environnement ou de paysage, et il est tout aussi important que les travaux qui sont réalisés soient compris et acceptés quel que soit le statut de propriété des forêts. Le fait que les modalités de gestion soient encadrées par la loi, votée par les représentants du peuple et sensée refléter les attentes de la société, peut garantir cette acceptabilité sociétale, au moins sur le plan juridique. Néanmoins, concrètement, ce qui est primordial, c'est que les observateurs des opérations forestières soient en mesure de savoir à quoi cela correspond dans la vie de la forêt, dans le cycle forestier et quel est l'objectif visé. S'agit-il d'une éclaircie, d'une récolte ? Dans le cadre du plan national forêt bois et des plans régionaux déclinés, le débat public est organisé, ce qui permet d'imprégner la société des enjeux environnementaux, sociétaux et économiques de la forêt. Le consommateur et le citoyen ont rarement les mêmes réactions. Dans une société qui s'urbanise de plus en plus, ces contradictions nécessitent une compréhension et une information de fond, en amont, sur les enjeux forestiers. La forêt réveille chez chacun d'entre nous des images, des idées qui sont de l'ordre de l'onirique... C'est là où on perd le Petit Poucet et où on va en promenade le dimanche. Elle suscite à la fois un sentiment de peur et de protection. C'est là où l'on se perd et là où on se réfugie. C'est ancré dans nos inconscients. En l'absence d'une connaissance plus approfondie la forêt, quand une information survient, on ne l'analyse pas de façon rationnelle, elle fait seulement ressurgir notre perception inconsciente. Pour améliorer la perception par la société des opérations sylvicoles, il s'agit donc d'améliorer la culture forestière. L'émission télévisée Thalassa, par exemple, a développé au fil des années un fond culturel maritime. Il nous faudrait une sorte de Thalassa chlorophyllienne montrant que la forêt est un territoire d'activités humaines et que nous en sommes tous comptables devant l'avenir. L'acceptabilité des travaux forestiers est liée à une acculturation à la vertu de l'exploitation forestière et à l'utilisation du bois par rapport aux grands enjeux de société, du renouvelable, de l'économie circulaire, de la lutte du réchauffement climatique. Plus les objectifs sont partagés, mieux l'opération de récolte est acceptée. Surtout, l'adaptation de la forêt au réchauffement climatique doit nous mettre d'accord. Ceux qui veulent mettre la forêt sous cloche, comme ceux qui veulent continuer à l'exploiter comme avant, transmettront au final, dans un siècle, une forêt dans un piteux état car ce qui aura été protégé ou développé se révèlera inadapté face au changement climatique. Il faut donc faire prendre conscience à l'opinion publique que ce grand changement climatique, qui est désormais admis par la société comme une réalité, est de nature à nous faire penser la forêt autrement, et à agir pour l'avenir en responsabilité. Aider la forêt à nous aider dans la lutte contre le dérèglement climatique dont l'activité humaine est la cause est à la fois un devoir et une nécessité. »

Gérard NAPIAS - Président des Entrepreneurs des territoires

Chacun doit accepter l'idée que l'arbre est une culture !

« Il est important que chacun accepte l'idée que l'arbre est une culture et que tout arbre qui est abattu est replanté ! Le grand public a une mauvaise image de notre métier d'entrepreneur forestier. On se doit de le revaloriser. Autrefois, le bûcheron avec sa tronçonneuse, faisait le même travail. Mais ce que faisait un homme en une semaine, la machine le fait en une demi-journée. C'est cela qui donne un image négative de l'exploitation forestière. Pourtant, avec un autre matériel, nous reboisons, nous entretenons le développement de la pousse de l'arbre et nous reconstituons la forêt. Mais il faut bien, à un moment, accepter ce mouvement de la coupe vers le reboisement et du reboisement vers la coupe. Sans doute devrions-nous, aussi, nous appliquer à faire des coupes partielles, progressives dans la forêt et attendre, quelques années, un début de régénération avant de poursuivre les coupes. Cela éviterait les coupes rases qui nous font montrer du doigt. Cette sensibilisation du public doit intervenir dès l'école primaire, d'autant plus que la population s'est urbanisée et a perdu le sens des différents usages de la forêt. Il s'agit de faire passer auprès des plus jeunes ce message de la nécessité d'une culture de la forêt, de façon à répondre aux besoins des différentes industries, en précisant que derrière chaque coupe, il y a reboisement. En plus, pour l'environnement, c'est mieux puisque lors de son développement, l'arbre absorbe plus de CO2. Le public doit donc comprendre que l'on ne fait pas de l'abattage pour remplacer les arbres par des champs de maïs ou de panneaux photovoltaïques ! On coupe des arbres pour refaire un cycle de production du bois ».