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Mort de l'homme ayant vécu 18 ans à l'aéroport Roissy Charles de Gaulle

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Mehran Karimi Nasseri, un Iranien ayant vécu pendant 18 ans à l’aéroport Charles de Gaulle de Paris et a inspiré le film de Steven Spielberg de 2004, Le Terminal, est mort samedi à l’aéroport, ont indiqué des responsables.

Mehran Karimi Nasseri

Mehran Karimi Nasseri est décédé après une crise cardiaque dans le terminal 2F de l’aéroport vers midi, selon un responsable de l’autorité aéroportuaire de Paris. La police et une équipe médicale l’ont soigné mais n’ont pas pu le sauver, a précisé le responsable.

Karimi Nasseri, qui prétendait être britannique mais serait né en 1945 dans la province iranienne du Khuzestan, a vécu dans le terminal 1 de l’aéroport de 1988 à 2006, d’abord dans un flou juridique parce qu’il n’avait pas de papiers de résidence, puis par choix.

Après avoir passé un certain temps à l’hôpital pour une opération, puis dans un hôtel près de l’aéroport payé avec l’argent qu’il avait reçu pour les droits du film, et enfin dans un centre d’hébergement pour sans-abri, il est revenu vivre à l’aéroport ces dernières semaines, a déclaré le responsable de l’aéroport.

Sa saga a inspiré un film français de 1993 et un opéra du compositeur Jonathan Dove, ainsi que le film The Terminal de Spielberg, avec Tom Hanks et Catherine Zeta-Jones. Bien que la société de production du réalisateur ait versé à Nasseri une rémunération pour les droits de son histoire, il n’est pas nommé dans le film ni dans aucun des documents publicitaires officiels. Une autobiographie, écrite par le fantôme de l’auteur britannique Andrew Donkin, a été publiée en 2004.

Selon le récit officiel de sa vie, qu’il a lui-même contesté par la suite, Nasseri est né dans le sud de l’Iran, région riche en pétrole, d’un père médecin qui travaillait pour l’Anglo-Iranian Oil Company.

À 23 ans, peu après la mort de son père d’un cancer, sa mère lui apprend qu’elle n’est pas sa vraie mère et qu’il est le fruit d’une liaison entre son père et une infirmière écossaise.

Envoyé en Grande-Bretagne, il passe trois ans à étudier les études yougoslaves à l’université de Bradford et participe à une manifestation contre le Shah, ce qui lui vaut d’être privé de son passeport à son retour à Téhéran.

Ayant obtenu le statut de réfugié en Belgique en 1981, il a tenté de se rendre en Grande-Bretagne pour retrouver sa vraie mère, qu’il croyait résider à Glasgow. Il s’est débarrassé de ses papiers d’identité à bord d’un bateau à destination de l’Angleterre, pensant qu’il n’en aurait plus besoin, et est tombé dans les limbes de l’apatridie.

Détenu à plusieurs reprises à son arrivée au Royaume-Uni et renvoyé en Belgique ou en France, il finit par renoncer et s’installe à l’aéroport Charles de Gaulle en août 1988. En 1992, un tribunal français a jugé que Nasseri était entré légalement dans l’aéroport en tant que réfugié et qu’il ne pouvait en être expulsé.

Après avoir acquis une certaine notoriété au fil des ans, Nasseri s’est vu offrir la citoyenneté par la Belgique, puis par la France, mais il a rejeté les documents comme ne lui étant pas adressés, ayant désormais renoncé à son héritage iranien et affirmant qu’il était un citoyen britannique né en Suède. Il refuse de signer son nom autrement qu’en tant que Sir Alfred Mehran, nom qui figure sur l’une de ses lettres de correspondance avec les autorités britanniques.

À Charles de Gaulle, il aurait passé la plupart de son temps sur un banc rouge à l’étage inférieur du terminal 1, refusant les dons et les cadeaux du personnel de l’aéroport, à l’exception des bons de repas occasionnels.

Lorsqu’un journaliste lui a demandé en 2003 s’il était en colère d’avoir perdu 15 ans de sa vie dans un terminal d’aéroport, il a répondu : "Pas de colère. Je veux juste savoir qui sont mes parents".




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