Le secteur du jeu en ligne est en plein essor depuis quelques années. De plus en plus de joueurs investissent dans les casinos virtuels et les sites de paris sportifs, en raison de la facilité d'accès, la variété des offres et les bonus. Mais qui sont ces joueurs ? Qu'est-ce qui motive leurs sessions de jeu ? Voici enfin l'occasion rêvée de comprendre en profondeur la psychologie des parieurs en ligne et d'apprécier tous les facteurs qui les influencent.
La recherche de gains faciles, le moteur premier !
Selon Tracy Neeworth et bien d'autres plateformes, l'appât du gain facile est le premier facteur qui pousse un novice à tenter sa chance sur un casino en ligne. La perspective de multiplier son argent depuis son canapé et sans grand effort exerce sur lui une attraction immédiate. Cet espoir de gains exponentiels et cette surestimation des chances de gagner sont renforcés par les interfaces modernes et immersives des sites :
- effets visuels et sonores ;
- graphismes sophistiqués ;
- promotions alléchantes, etc.
Tout est fait pour susciter l'engouement auprès des plus jeunes qui sont enthousiastes à l'idée de gains rapides. Peu importe que les conditions réelles soient défavorables au joueur, l'adrénaline et l'illusion sont au rendez-vous, du moins temporaires. Une fois l'euphorie retombée, la réalité rattrape souvent le parieur déçu.
Les facteurs socioculturels influents
Outre l'appât du gain, d'autres déterminants d'ordre socioculturel orientent les comportements des joueurs en ligne. Le contexte social dans lequel ils évoluent, leur milieu culturel et leur éducation façonnent leurs motivations.
Pour Tracy Neeworth, la popularité croissante des jeux d'argent et de hasard dans les sociétés banalise cette pratique. Le jeu en ligne devient « tendance », voire incontournable pour certains qui sont motivés par un effet de mode. De même, une famille de joueurs ou un entourage proche qui parie en ligne peut indirectement inciter à tester à son tour. On reproduit des schémas observés jusque dans l'enfance.
Des biais psychologiques amplificateurs
Avec sa dématérialisation de l'argent, l'environnement virtuel des casinos en ligne amplifie aussi certains biais psychologiques bien documentés. Il y a notamment le biais de confirmation qui pousse le parieur à sélectionner et interpréter toute information qui confirmerait qu'il peut gagner.
Un autre travers classique est l'illusion de contrôle. Le joueur surestime son influence réelle sur des résultats de jeux totalement aléatoires, ce qui entretient un sentiment trompeur de maîtrise. Ces distorsions cognitives le poussent à répéter des schémas de jeu irrationnels en dépit des pertes. Elles sont d'ailleurs habilement exploitées par les sites pour maximiser le temps et l'argent investis.
Le sentiment d'anonymat, un facteur qui désinhibe
L'anonymat qu'offre le jeu en ligne est un facteur clé qui influence le comportement des joueurs. Sans interaction sociale directe, les parieurs se sentent plus libres d'assumer des schémas de jeu excessifs, voire problématiques derrière leur écran.
Cet anonymat rend aussi la dimension financière virtuelle : on ne manipule pas de véritables billets, les pertes paraissent donc moins tangibles. La prise de risque s'en trouve décuplée pour le meilleur comme pour le pire !
Ce manque d'inhibition lié à l'anonymat en ligne pousse même certains profils réservés vers une surconsommation de jeux d'argent. C'est là une réalité qui contraste avec leur personnalité dans la vraie vie.
Des facteurs d'addiction similaires aux réseaux sociaux
Les mécanismes qui rendent les casinos en ligne addictifs pour certains utilisateurs sont très comparables à ceux des réseaux sociaux. On y retrouve en effet une recherche constante de gratifications (les gains) par le biais de petites doses régulières de dopamine. Or, cette hormone liée au plaisir et à la récompense entraîne une forme d'accoutumance. Le cerveau en redemande toujours plus pour retrouver le même niveau de satisfaction, d'où un usage de plus en plus fréquent et intensif de ces plateformes.
À cela s'ajoutent des notifications push qui rappellent sans cesse au joueur l'existence du casino en ligne. Il devient alors difficile dans ces conditions de ne pas céder régulièrement à la tentation !
L'influence des algorithmes et du profiling
Comme sur les réseaux, les casinos en ligne utilisent les données personnelles des utilisateurs pour établir des profils marketing précis et adapter leurs offres en conséquence. Cela reste possible grâce aux algorithmes complexes. Ce ciblage individuel hyper personnalisé vise bien sûr à maximiser le temps et l'argent dépensés sur le site. Les joueurs se voient ainsi proposer des bonus et des promotions étudiés pour correspondre exactement à leurs goûts et leur historique de jeu.
Il est clairement difficile de résister bien longtemps à ces incitations sur-mesure envoyées en push ou par email et conçues par des data scientists chevronnés. Le profiling accroît ainsi significativement le potentiel addictif des plateformes de casino en ligne.
Le jeu comme échappatoire au quotidien
Même si l'appât du gain reste le moteur initial, de nombreux sociologues soulignent que le jeu en ligne devient par la suite une forme d'évasion pour certains profils de joueurs. Fatigués de leurs travaux ou ennuyés par leur quotidien familial trop routinier, ils cherchent dans les jeux en ligne un moyen de pimenter leur existence. Ils ressentent ainsi cet intense frisson procuré par les phases de gains dès qu'ils se plongent dans cet environnement visuel et sonore dynamique.
Les « baleines », ces figures excessives des casinos virtuels
Au sein de la population des parieurs en ligne, les « baleines » représentent le sous-groupe extrême qui investit des sommes colossales dans les jeux d'argent en ligne. Ces joueurs assidus sont bien connus des opérateurs. Ils se montrent prêts à miser de fortes sommes sur une seule session de poker ou de roulette en ligne, quand le citoyen lambda ne peut se permettre que quelques euros par semaine.
Ces « high rollers » aux ressources financières fascinent et effraient à la fois. On s'interroge sur ce besoin de prendre de tels risques, car les pertes potentielles sont proportionnelles aux mises.
