Trop intelligent pour être heureux ?
Le titre de l’ouvrage de la psychologue Jeanne Siaud-Facchin, publié en 2011, en dit long. En effet, le bonheur et l’intelligence sont deux attributs particulièrement recherchés par l’être humain, partout dans le monde. Et pourtant, la question de leur compatibilité semble se poser. Les adultes, mais aussi les enfants, que l’on qualifie de "surdoués" ou bien de "précoces" pour les plus jeunes décrivent au contraire un quotidien parfois difficile à supporter, un certain isolement et de grandes déceptions. Mais alors, est-ce qu’être intelligent peut réellement empêcher d’être heureux ?
L’intelligence, un obstacle au bonheur ?
En plus d’un QI dépassant la moyenne nationale, une intelligence très ou sur-développée implique des niveaux de compréhension différents et multiples. Un individu à l’intelligence très développée pense avec son cerveau, bien évidemment, mais aussi avec son cœur. Une "hyper intelligence" s’accompagne, dans la majorité des cas, d’une "hyper sensibilité" dont la source n’apparaît pas toujours clairement aux yeux de l’entourage et de l’individu lui-même.
La relation au temps, aux autres est également différente. La conscience du temps qui passe, mais aussi de l’ennui, est souvent mal vécue par les personnes dont l’intelligence dépasse la moyenne. Ce malaise face à sa propre temporalité pourra alors conduire l’individu à mettre en place des stratégies d’évitement qui peuvent le mener à l’échec scolaire ou professionnel. Le malaise peut alors parfois se transformer en une angoisse difficilement surmontable.
L’intelligence mise au service du bonheur
Si l’on peut se laisser tromper par l’aspect très attractif d’une intelligence véritablement hors-norme, on voit bien qu’il ne s’agit pas forcément d’une partie de plaisir. Par ailleurs, il n’est pas possible de changer ses processus de réflexion et son rapport au monde et à autrui du jour au lendemain.
Cependant, si une hyper intelligence associée à une hyper sensibilité ne peuvent pas s’effacer d’un coup de baguette magique, il est tout à fait possible de les tourner à son avantage. Effectivement, en dépit du sentiment d’infériorité qui le guette souvent -en raison de sa différence fondamentale-, l’individu surdoué dispose d’une formidable grille de lecture du monde. Cette dernière lui confère un sens critique, une acuité et un esprit analytique particulièrement recherchés dans le monde de l’entreprise. Par ailleurs, à condition d’être en mesure de la brider en temps voulu, une grande sensibilité permet un effort d’empathie accru, particulièrement bienvenu lorsqu’il s’agit de venir en aide à autrui ou bien de le valoriser. Trop intelligent pour être heureux est donc un ouvrage très intéressant à lire si ce petit résumé vous en donne l’envie.
