Je ne sais pas vraiment d’où elle vient, mais l’idée qu’une organisation est composée de radiateurs ou de drains est assez bien connue - elle a même fait son chemin dans le jargon des chefs d’établissement.
Si vous ne l’avez jamais entendue, c’est très simple : les radiateurs irradient de l’énergie positive, tandis que les drains drainent cette énergie. Ce n’est pas une mauvaise analogie - nous pouvons tous identifier certains enseignants que nous connaissons dans ces deux catégories. En réalité, la plupart des enseignants oscillent probablement entre le radiateur et le drain selon les circonstances (je sais que c’est mon cas). Et il y a probablement aussi une sorte de juste milieu - il n’y a simplement pas de parallèle direct dans le monde de la plomberie.
Donc, une réflexion en tant que leader qui espère que son équipe sera tous, faute d’une meilleure expression, des radiateurs : Je ne peux pas m’attendre à ce que les gens soient des "radiateurs" au lieu de "drains" si je les draine et leur donne très peu à rayonner.
Il est amusant de voir ce qui mène à ces ruminations : quelques mésaventures avec le retrait de radiateurs lors de travaux de rénovation m’ont fait réfléchir au fonctionnement des radiateurs.
Les radiateurs ne créent pas leur propre chaleur. Ils ne font que diffuser la chaleur qui est générée dans la chaudière. Les cadres intermédiaires sont souvent considérés comme la "salle des machines" d’une organisation. Pour les besoins de cette analogie, ils sont en fait la "chaufferie" d’une école. Et pas seulement les cadres moyens, mais aussi les cadres supérieurs. Ce sont les leaders qui doivent générer la chaleur, ou l’énergie positive, que leur personnel doit rayonner.
Les leaders doivent établir le climat - ce qu’ils rayonnent eux-mêmes sera ce que leurs équipes rayonneront. Si un leader est un drain, ses équipes se sentiront vidées et n’auront rien à rayonner - tout comme un radiateur qui vient de tomber de son support et qui a fait gicler de l’eau putride sur la moquette récemment posée.
Il y a de nombreuses façons dont, en tant que dirigeant, je peux épuiser mon personnel. Je peux avoir des attentes irréalistes quant à leur façon de planifier, de noter, de préparer ou d’enseigner. Je peux ne pas les soutenir suffisamment pour leur permettre de faire face aux changements. Il se peut que je ne leur apporte pas le soutien émotionnel nécessaire ou que je ne favorise pas le type de relations qui sont propices à un bon travail d’équipe et à un bon enseignement. Il y a un million et une façons dont je peux épuiser mon personnel - chaque choix que je fais aura un effet d’entraînement, positif ou négatif. En tant que responsable, je dois constamment évaluer l’impact de mes actions sur mon équipe, et déterminer si elles vont la vider de son énergie ou la dynamiser.
Valoriser le fait d’avoir une équipe de radiateurs signifie que, en plus d’éviter de les drainer, je dois aussi leur donner quelque chose à rayonner. Pour que j’aie cette énergie positive (un terme vague, je sais), je dois m’assurer que ma chaudière est parfaitement entretenue et fonctionne efficacement. En bref, je dois prendre soin de moi afin de créer le climat. L’équilibre est toutefois délicat : je ne dois pas veiller à mon propre bien-être au détriment de celui des membres de mon équipe. Par exemple, lorsque je délègue une tâche, je ne dois pas la confier à quelqu’un d’autre si cela permet d’alléger ma charge et d’alourdir la sienne. Quoi qu’il en soit, je considère qu’un bon niveau de bien-être personnel est essentiel pour permettre à mon équipe d’être des radiateurs.
J’espère que mon enthousiasme pour le rôle privilégié et passionnant que nous jouons dans la construction de l’avenir des enfants sera transmis aux enseignants qui travaillent avec moi. Mais il n’existe pas de plomberie sans fil, ou d’osmose, dans un système de chauffage - il faut un travail de tuyauterie minutieux et délibéré pour relier chaque enseignant à la chaudière. Il me faudra beaucoup de réflexion pour permettre à chaque membre de mon équipe de rayonner l’énergie positive qui rend l’éducation possible.
Ce qu’il y a de génial dans la création d’un tel système de chauffage, c’est que (et c’est là que l’analogie s’effondre totalement) tout le monde peut alors être la chaudière qui crée cette énergie positive. L’énergie est générée de manière exponentielle lorsque chaque membre de l’équipe commence à contribuer, grâce à l’exemple initial de son chef.
Même si cette analogie vous laisse froid (désolé), elle a le mérite d’être fondée : les leaders peuvent être des radiateurs ou des canalisations, et quel que soit leur rôle, leur équipe suivra très probablement. Augmentez le thermostat, gardez cette veilleuse allumée et apportez la chaleur dans vos salles de classe cette semaine !
