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Prévenir les allergies

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Pour expliquer ce qu’est cette pathologie en augmentation dans nos pays hautement « aseptisés », je vais utiliser des comparaisons liées à un monde familier pour nombre d’entre nous, celui de l’agriculture et du jardinage : chacun sait bien qu’on ne peut pas faire pousser du blé ou des betteraves sur du béton.

Comprendre le phénomène de l’allergie

Considérons que l’allergie s’apparente à une récolte. Pour obtenir une « bonne récolte » - l’allergie -, il faut disposer d’un « bon terrain »

  • l’atopie. Il s’agit d’une prédisposition génétique à présenter des réactions allergiques. Celui qui détient ce terrain atopique produit de façon excessive des anticorps particuliers appelés immunoglobulines E (IgE).

Un sujet atopique a une hypersensibilité à des produits qui sont en eux-mêmes inoffensifs, comme le prouve leur innocuité chez les sujets non atopiques.

Chez l’atopique, le système immunitaire ségare et lance un flot d’IgE contre ce qu’il prend pour un agresseur. C’est cette réaction immunitaire spécifique que l’on appelle allergie. Quant au produit déclencheur, on le nomme allergène. L’abondance de la récolte (l’importance de l’allergie) signifie que la terre est fertile (atopie forte).

Si les deux parents sont allergiques, il y a deux chances sur trois que l’enfant, héritier de leurs deux terrains, soit atopique (donc « allergisable »). Si un seul des parents est allergique, le risque est de un sur trois. Si aucun des parents n’est allergique, le risque n’est cependant pas nul : 15% des enfants allergiques ont des parents sans allergie connue. Il n’est pas impossible dans ce cas que l’un ou l’autre, ou les deux, aient un terrain atopique, mais que celui-ci n’ait donné jusqu’alors aucune récolte allergique.

De la même façon, un enfant peut être atopique sans développer d’allergie. En effet, si on ne cultive pas un champ, la récolte sera nulle, même si la terre est fertile.

Une allergie, trois expressions différentes

À l’inverse, sur un bon terrain, on peut cultiver du blé une année, du maïs l’année suivante, ensuite du colza, et ainsi de suite. Personne n’en déduit que le blé s’est transformé en maïs, ni ce dernier en colza : de même, l’eczéma ne se transforme pas en asthme et l’asthme ne se transforme pas en rhume des foins. Ces trois affections sont des expressions différentes d’une même pathologie - l’allergie - survenant à des âges divers.

L’eczéma est une maladie du nourrisson qui disparaît généralement lorsque l’enfant entre à l'école maternelle. Ne pas traiter l’eczéma pour ne pas voir survenir l’asthme est inutile, voire pernicieux.

L’asthme allergique est plutôt une maladie de l’enfant scolarisé, même si quelques sifflements ont pu apparaître avant 3 ans. Il existe de nombreux asthmes du nourrisson, dont la plupart ne laisseront pas de trace. Toutefois, le tiers de ces nourrissons-là seront encore asthmatiques à l’âge de l’école.

Quant au rhume des foins, il touche les enfants plus grands et les adolescents, et il s’estompe le plus souvent à l’âge adulte.

Comment éviter les allergies ?

Si vous ères allergiques, mieux vaut prendre des précautions pour diminuer le risque que votre enfant développe ses propres allergies au cas où il aurait un terrain atopique. Cependant, prendre des précautions contre les allergies ne permet pas toujours de les éviter.

Ne préparez pas le terrain de l’allergie

Pour rester dans la parabole paysanne, si l’on ne veut pas qu’un champ produise, on ne le laboure pas.

Pour éviter les réactions allergiques cutanées

Afin de ne pas accentuer la sécheresse de la peau, évitez les savons. Utilisez les pains surgras et graissez-la avec des émollients. Pour la toilette, préférez l’eau fraîche aux lingettes. Rincez toujours la peau après l’avoir nettoyée.

Pour l’entretien du linge, n’utilisez ni lessives, ni assouplissants qui contiennent des produits pouvant être agressifs pour la peau de votre bébé. Préférez le savon. Car si le savon dessèche la peau, il ne dessèche pas le linge ! Et le linge lavé au savon mis au contact de la peau ne la dessèche pas.

Pour éviter les réactions allergiques respiratoires

Ce qui irrite la muqueuse respiratoire de votre bébé risque de faciliter la constitution de l’allergie :

l’excès de chauffage dans les maisons ;l’excès de polluants dans l’air qu’il respire, le plus agressif étant la fumée du tabac.

Pour éviter les réactions allergiques digestives

L’introduction trop précoce d’aliments diversifiés irrite le tube digestif. Si vous êtes de familles allergiques, et bien qu’il soit mentionné sur les petits pots : « dès 4 mois », attendez que votre bébé ait au moins 6 mois pour introduire d’autres aliments que le lait.