Le préfet doit arrêter mi décembre le nouveau « schéma départemental de coopération intercommunale des Bouches-du-Rhône ». Des patrons et salariés réunis dans un collectif né en 2008 « Mon entreprise, ma ville » prônent la création d’une métropole unique (et non d’un pôle métropolitain) afin qu’un « seul acteur soit aux commandes » notamment du dossier « Transports ». Explications.
La carte de l’intercommunalité dans le département aura un nouveau visage à la fin de l’année. Deux pistes se dessinent : la construction d’un pôle métropolitain ou d’une métropole. « Un pôle métropolitain, c’est une métropole au rabais ! » prévient un collectif né en 2008 – « Mon entreprise, ma ville », réunissant patrons et salariés qui souhaitent une continuité territoriale pour le département http://www.onveutlametropole.com/. « En déplacement en France ou à l’étranger, lorsque l’on me demande où est implanté le groupe je ne dis pas Aubagne mais Marseille, note Gérard CANAVESE PDG du groupe du même nom, c’est la ville phare et porteuse à l’extérieur. C’est à Marseille et à Aix que tout se concentre – les lieux culturels, les sorties, les restaurants, les universités – il faut que tout le département soit relié efficacement à ces deux villes, il ne faut plus de frontières, plus d’obstacles. » Le ton est donné. Aujourd’hui, le département est découpé en 14 structures intercommunales (1 communauté urbaine, 5 communautés d’agglomération, 1 syndicat d’agglomération, 2 communautés de communes et 5 communes « orphelines »). La métropole rêvée regrouperait l’ensemble et serait gouvernée par un conseil d’élus au suffrage universel. Une transformation territoriale « légitime » reflet de l’actualité des usagers : « Nous sommes déjà tous métropolitains dans nos façons de vivre, de se déplacer, de se cultiver, souligne Maurice WOLFF, vice-président de l’Union pour les entreprises 13. La métropole unique donnera cette proximité dont tous les citoyens ont besoin ».
Un seul pilote pour les transports C’est notamment pour régler la problématique des transports, à laquelle sont confrontés chaque jour les usagers, que patrons et salariés demandent un seul pilote aux commandes. « Le transport est très probablement le domaine où l’on peut attendre des économies d’échelle (ou de dimension) grâce à une bonne coordination, explique l’économiste Pierre DUSSOL. Quand il s’agit de routes par exemple il n’y aurait qu’un décideur ou presque. Pour les chemins de fer, la SNCF aurait un seul interlocuteur politique ce qui est plus simple ». La gestion des transports aujourd’hui dans le département ressemble à un millefeuille – une dizaine d’AOT –Autorités Organisatrices des Transports et de schémas de cohérence territoriaux -dans lequel les couches « se superposent, ne se parlent pas, réfléchissent aux transports de demain mais pas à ceux d’aujourd’hui, et ne prennent aucune décision » déplore Maurice WOLFF. L’usager lui, en transports collectifs ou au volant de sa voiture, se moque bien des frontières départementales ou intercommunales qu’il traverse lors de son trajet domicile/travail. Sa réalité c’est un seul et même territoire. « Moi je viens du Vaucluse et je travaille à Marseille, précise Olivier CARLE, syndicaliste CFTC. Je ne suis pas le seul. Sur la route nous le voyons bien, les travailleurs viennent de tous les départements limitrophes du 13 ». La métropole a déjà son écrin… « Nous sommes déjà dans la métropole, poursuit-il, et il faut aller de l’avant, réfléchir maintenant plus largement à l’échelle de la région ».
Jean Diaposi.
