Eric Willumsen
Au niveau des masters, les approches génériques liées à la gestion d'entreprise ont perdu du terrain face à des études plus représentatives, commente Eric Willumsen. Quatre thèmes traduisent les tendances dans les enseignements des business schools : développement durable, gestion dans le domaine de la santé, ventes et marketing ainsi qu’entrepreneuriat. Notamment, les sociétés cherchent à recruter des curriculum vitae bénéficiant d'une formation dans des secteurs comme la gestion du développement durable. Le succès des cours dédiés à l'entrepreneuriat est un résultat de la convulsion économique initiée en 2008 qui a déclenchée un chiffre du chômage conséquent, encourageant nombre de jeunes diplômés à se lancer dans la création d'entreprise. La médiatisation des entrepreneurs à succès concernant la sphère du Web, tel par exemple Jeff Bezos d'Amazon, a aussi soutenu l’image de l’entrepreneuriat. A noté également le dynamisme concurrentiel, conséquence de l’imperturbable globalisation de notre économie, a mis au goût du jour le cursus maîtrisant la stratégie de vente et sa gestion dans un cadre allant toujours plus vers le numérique. Suite à la pression persistante sur leur CA, les entreprises embauchent de préférence des jeunes diplômés qui pourront être très vite efficaces et qui pourront faire affaire et garder contact avec leurs clients directement par l’intermédiaire des réseaux sociaux. Une démographie vieillissante, l’alourdissement des dépenses dans le domaine médical ainsi que la progression de l'infrastructure hospitalière ont porté de nombreuses business schools à mettre en avant des cursus en gestion des domaines de la santé. La déontologie, le devoir sociétal des entreprises et les incidences du développement durable sont dorénavant inclus aux cursus MBA, bien que les entreprises peinent à soumettre des opportunités de carrière dans ces domaines. D’autre part, les facteurs psychologiques déterminant par exemple les compétences de chacun à conduire ses interactions avec ses collègues et son encadrement, s’inscrivent dans une logique de sélection toujours plus utilisée par les entreprises pour l’embauche de leurs employés. Les cours en gestion attestent cette inclination où les élèves doivent s’associer en équipe sur des cas concrets, élargissant de cette manière leurs habilités à diriger et échanger. La tournure internationale des cours, offrant l’opportunité aux étudiants de pouvoir passer un semestre dans une université partenaire à l'étranger ou encore un séjour d'études sur un programme d'entreprise, devient une quasi obligation pour la majorité des programmes en gestion. Les cursus répercutent également cette globalisation en introduisant des domaines comme par exemple la négociation multiculturelle, le commerce international et la finance internationale. Les stages dans les sociétés visent à se répandre dans les cursus universitaires, créant ainsi un trait d’union entre la sphère universitaire et le milieu professionnel. La mondialisation et la concurrence ont poussé les business schools à offrir des programmes englobant deux voire trois continents. Les partenariats entre chaque université incitent les élèves à adopter une démarche multiculturelle à propos de la politique d'entreprise. Les accords entre écoles de gestion et entreprises se sont étendus, comme par exemple avec le soutien de chefs d'entreprise en tant qu’intervenants au sein de certains cours. Il arrive également que les sociétés parrainent un évènement du programme de master ou soumettent des stages et élargissent ainsi leur rayonnement. Enfin, les business schools ont intronisé des cours comme la politique en relations internationales, le droit et les langues, reflétant l’orientation vers une multidisciplinarité des cursus de master. Les programmes de master en gestion sont d’une manière générale formulés en anglais. Enfin, pour tirer profit entièrement des cours, il est souhaitable que les étudiants aient contracté plusieurs années de vie professionnelle en prime d'un diplôme bachelor.
