Nous autres, habitants de pays développés, nous consommons beaucoup, voire à outrance tout ce qui se vend ou presque. Cette consommation quasi irraisonnée est régie par des codes qui sont tellement entrés dans les mœurs que l'on arrive à se battre pour des raisons improbables.
Si nous étions filmés en train de faire les magasins et regardés en direct par des populations de pays pauvres, ces téléspectateurs mourraient certainement de rire en nous voyant ou auraient tellement honte pour nous qu'ils préféreraient éteindre leur télévision, apeurés par la bêtise qu'il en ressort de nos modes de consommation. Les scènes de quasi émeutes lors de l'ouverture des portes de grands magasins le jour des soldes en sont entre autres un bon exemple.
Consommer est devenu un enjeu planétaire car pour certains c'est un moyen d'exister. L'achat de chaussures femme est un bon exemple car au delà de l'aspect ‘besoin de nécessité primaire', c'est un code. Aucune femme dans les pays industrialisés ne se satisfait d'une paire unique de chaussures car les codes veulent que la femme soit consommatrice de chaussures.
Revenons aux téléspectateurs, que penseraient-ils des femmes rue Montaigne à Paris prêtes à débourser l'équivalent, pour eux, d'un salaire d'une vie dans une simple paire d'escarpins ? Est-ce un rêve à atteindre ou plutôt une réalité à fuir ? Les codes sont faits pour être suivis si l'on veut rester dans la norme et c'est souvent ce message que l'on adresse à ces personnes pour qu'elles profitent elles-aussi de cette part de bonheur qui doit revenir à chacun.
