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Georges Panayotis : Après New York, Londres, Madrid… Paris doit-il craindre pour son tourisme ?

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Au-delà du drame personnel vécu par les familles et les proches des victimes des attentats terroristes, rien n'est plus perturbant pour la vie quotidienne et les activités commerciales que la tension persistante qui pèse sur le théâtre des opérations. Même s'il peut paraître dérisoire, voire indécent, de commencer à s'interroger sur les effets secondaires des attentats alors même que les victimes sont à peine enterrées, force est de constater que rien ne sera plus tout à fait comme avant. L'ampleur des actions terroristes et la violence spectaculaire et ciblée sur certaines communautés ont provoqué à Paris un choc émotionnel proche du 11 septembre 2001 à New-York, du 11 mars 2004 à Madrid tuant plus de 200 passagers des trains de banlieue de la capitale espagnole, ou du 7 juillet 2005 à Londres quand trois explosions dans le métro ont causé 56 morts et des centaines de blessés. A chaque fois, l'intention des terroristes islamistes est de « punir » aveuglément un pays pour son engagement dans un conflit international touchant les communautés chiites ou sunnites, et de provoquer un sentiment de terreur en faisant planer une menace constante sur la population. A Paris, même si le nombre de victimes n'atteint pas le même degré sur l'échelle de la violence et de l'horreur, les réactions sont du même ordre : une forte mobilisation populaire autour des victimes, de ce qu'elles représentent, des institutions attaquées et des forces de sécurité mobilisées pour protéger les citoyens. Et par voie de conséquence, une progression de plusieurs crans dans les mesures de sécurité mises en place pour contrôler les déplacements, les accès aux sites publics et les grands rassemblements. Sauf à y être obligé pour des raisons professionnelles, un visiteur étranger ou d'une autre région de France va s'interroger pour savoir si son prochain séjour est bien justifié, s'il peut se dérouler dans la sérénité et la sécurité qu'un touriste est en droit d'attendre. Observateur expert de l'activité hôtelière, Georges Panayotis, président-fondateur de MKG Group, et créateur du baromètre MKG Hospitality, a fait les premières constatations néfastes pour l'hébergement marchand de la capitale : une semaine à peine après le premier attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, les hôtels parisiens enregistraient une baisse de plusieurs points du taux d'occupation. Evoluant habituellement entre 55% et 65% en cette période de l'année, les taux d'occupation ont baissé de 4 à 6 points sur la semaine du 7 au 12 janvier 2015. Le maximum a été atteint dans l'hôtellerie de luxe, fréquentée par les visiteurs les plus fortunés et les plus sensibles aux problèmes de sécurité. « On pouvait s'attendre à cette réaction naturelle des visiteurs nationaux et étrangers dans la capitale », explique Georges Panayotis. « L'état d'esprit n'est plus à la détente et la découverte d'une destination, et la vie quotidienne est forcément compliquée par les actions de protection et de contrôles mises en place par les autorités publiques ». La question qui se pose est celle de l'ampleur et de la persistance du phénomène de désaffection de la Capitale. Les comparaisons avec les terribles expériences similaires vécues par d'autres capitales politiques ou économiques pourraient laisser espérer un peu d'optimisme. Malgré la crise économique mondiale, la montée en puissance des formes alternatives d'hébergement comme AirBnB et le coût élevé des prestations, l'activité hôtelière parisienne n'a jamais vraiment été touchée. Elle semblait préservée des fortes perturbations vécues dans les métropoles régionales et les capitales européennes moins attractives. La seule crainte des professionnels du tourisme et de l'hébergement était celle d'un acte terroriste qui perturberait gravement l'équilibre de la capitale. Malgré toutes les préventions de la police, la crainte s'est tragiquement traduite en réalité. Et maintenant ? « Les attentats du 11 septembre à New York ont été particulièrement destructeurs pour la ville. Ce qui n'est pas le cas à Paris. Ceux de Madrid et de Londres ont fait des centaines de morts. Ce qui n'est pas non plus le cas à Paris », observe Georges.P. « On pourrait donc penser que l'effet sera temporaire et que la vie « normale » puisse reprendre ». Le fondateur du MKG Group constate également que le phénomène islamiste touche aujourd'hui les principales destinations européennes. Paris n'est qu'une triste et tragique étape sur une liste qui s'allonge à Berlin, à Bruxelles, au Royaume-Uni… générant de nouvelles mesures de protection et de montée en puissance des plans anti-terrorisme. Il y a 11 ans à Madrid et il y a 10 ans à Londres, les taux d'occupation n'ont chuté que pendant quelques mois. La crise économique qui a suivi quelques temps après a été plus sévère pour l'activité espagnole et, à l'inverse, le dynamisme économique britannique a relancé très vite la fréquentation hôtelière, stimulée en relais par la préparation de l'accueil olympique de 2012. Une fois passé le choc émotionnel, le tourisme parisien et, plus généralement français, dépendra davantage de l'événementiel dans lequel la capitale voudra bien investir : grandes expositions, candidatures à des événements sportifs mondiaux, expositions universelles… La relative frilosité actuelle de la municipalité sera peut-être dynamisée par cette impérieuse nécessité et par la volonté de refuser le fatalisme de la terreur.



Mots clés : hotel - tourisme -