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CONSEIL NATIONAL DU PEUPLIER - Le peuplier, une richesse pour l'avenir

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Face à ce constat, le Conseil National du Peuplier et la profession se mobilisent pour mettre en place des actions et recréer une dynamique positive de replantation, impliquant l’ensemble des acteurs, y compris les élus. Matière première renouvelable, emplois, environnement, aménagement du territoire : le peuplier est une essence aux atouts reconnus, en phase avec les enjeux économiques et de développement durable auxquels est confronté l’hexagone.

Une ressource aux nombreux débouchés

Grâce à ses caractéristiques spécifiques qui se prêtent bien à la transformation et à la commercialisation du bois, le peuplier est une ressource irremplaçable pour de nombreux secteurs d’activité. C’est le seul bois à pouvoir se prévaloir d’un coloris clair et d’une grande légèreté, deux fois supérieure à celle du résineux.

Emballage

46 % de la récolte de peupliers est destinée à l’industrie des emballages légers, dont la France est le second producteur sur le plan européen, avec 800 millions d’unités fabriquées par an. L’emballage alimentaire apprécie tout particulièrement la résistance et la légèreté du bois de peuplier (cagette, bourriche, boîte à fromage...), d’autant plus que ce matériau naturel régule l’humidité et favorise la conservation. Peut-on imaginer le camembert dans un autre écrin que sa fameuse boîte en bois ? Biodégradables et entièrement recyclables, les emballages en bois de peuplier fournissent, en outre, une alternative écologique au plastique.

Contreplaqué

Facile à travailler, le peuplier est largement utilisé dans la fabrication du contreplaqué (20 % de la récolte). Ses qualités de légèreté et de robustesse sont jugées incontournables dans certaines applications, comme l’aménagement des véhicules et le nautisme. On réalise de plus en plus de contreplaqué 100 % peuplier, notamment pour remplacer les panneaux de bois exotiques.

Construction

Au-delà des procédés du déroulage, utilisés dans l’industrie de l’emballage et du contreplaqué, des travaux sont en cours pour développer le peuplier dans des usages de sciage, notamment dans le bois de structure. Déjà, contrairement aux idées reçues, le bois de peuplier est présent depuis des siècles dans la construction (charpentes). Après traitement thermique, cette essence peut aussi être utilisée dans l’aménagement extérieur du bâtiment ou pour l’ameublement (bardage, mobilier extérieur). Environ 20 % de la récolte est actuellement dédiée à l’industrie du sciage.

Un atout pour l’environnement

Le peuplier dispose d’atouts propres qui contribuent à donner une dimension environnementale particulière à cette essence locale.

Comme tous les arbres, le peuplier contribue à capter du carbone lors de la photosynthèse. Un hectare de peuplier fixe ainsi huit tonnes de CO2 par an, soit ce que rejette une voiture diesel pour parcourir 50 000 km. Ce rôle est d’autant plus significatif que cet arbre arrive à maturité en 15 à 20 ans, contre 30 à 50 ans pour le résineux, 40 à 60 ans pour le frêne ou 80 à 100 ans pour le chêne. Le processus se remet donc en route plus rapidement, dès qu’est planté un nouveau peuplier.

Le carbone constituant le bois de peuplier utilisé pour l’emballage léger, le contreplaqué ou la construction reste séquestré pendant la durée de vie du produit, ce qui renforce la fonction de puits carbone du peuplier.

Grâce à leur système racinaire, les peupleraies ont prouvé leurs capacités à lutter contre les pollutions diffuses des sols, en participant activement à la dégradation des nitrates, des phosphates et des pesticides (phyto-remédiation).

Un enjeu pour le développement local

Cette essence présente un peu partout en France dans les vallées favorise le maillage territorial et le développement économique local. Le peuplier permet à l’industrie de s’appuyer sur une ressource locale, renouvelable, et de favoriser un tissu économique en circuit court. La filière populicole est implantée au cœur du milieu rural et la transformation du bois se réalise près du lieu de production de la matière première. Le peuplier est donc créateur d’emplois de proximité, non délocalisables, avec une dynamique de surcroît à faible impact sur l’environnement.

Eric Vandromme Président du Conseil National du Peuplier et pépiniériste de la Vallée de l’Oise spécialisé en peuplier

Provoquer un sursaut pour assurer la pérennité de la filière

« La baisse régulière et continue des plantations de peupliers depuis une quinzaine d’années met en danger la pérennité de la filière, depuis le pépiniériste jusqu’à l’industriel, en passant par le populiculteur et l’exploitant forestier. En dix ou quinze ans, le nombre de pépiniéristes en peuplier est passé de 270 à environ 100. La baisse des plantations va provoquer dès 2020 un déficit important des volumes de bois disponibles sur le marché, ce qui met directement en péril les activités industrielles concernées. Nous estimons que 50 % de bois manqueront à l’horizon 2025. Pourtant, la meilleure solution pour notre industrie française, c’est de produire avec de la matière première locale et de conserver les emplois qui vont avec ! Aujourd’hui, seulement la moitié des surfaces récoltées est reconstituée : un renouvellement normal de la ressource serait de l’ordre d’1,5 million de plants annuels et non 750 000 comme actuellement. La baisse des plantations est liée d’une part à la valeur du prix du bois. Dans les années 2000, l’offre était supérieure à la demande et, étant donné la faiblesse des prix, les propriétaires n’ont pas jugé opportun de réinvestir dans des plantations. Le cumul des comportements individuels a provoqué des réactions en chaîne nous conduisant à la situation actuelle. D’autre part, le poids des réglementations environnementales est disproportionné par rapport aux enjeux des propriétaires. Ce qui a fait basculer de nombreuses décisions au détriment de la plantation, d’autant que la moyenne des surfaces se situe autour d’un hectare par propriétaire. De même, les contraintes administratives sont très lourdes, notamment celles qui touchent aux schémas d’aménagements territoriaux. Dans la vallée de la Loire, par exemple, il est noté dans certains SCOT ou PLU que les peupleraies sont un paysage à bannir ! C’est complètement arbitraire, totalement subjectif. Dans cette vallée comme dans toutes les vallées alluviales, le peuplier a toujours fait partie du paysage. Si, aujourd’hui les peupliers sont issus de l’intervention de l’homme, avec des sélections variétales, des peupliers sauvages étaient historiquement présents dans toutes ces vallées. Certes, dans les peupleraies, les arbres sont identiques car l’industrie a besoin d’arbres homogènes pour des usages ciblés et ainsi valoriser efficacement la ressource. On est dans le monde économique. Ne plus planter, c’est donc se priver d’économie locale et d’emplois car un bois produit dans le Val de Loire sera travaillé dans un rayon proche. Il est important d’inciter les propriétaires à replanter les surfaces exploitées pour planter autant que l’on récolte. C’est le minimum. Par la vitesse de croissance de ses arbres, dix huit ans en moyenne, le peuplier est une des espèces les plus performantes et les plus rentables en France. En forêt le rythme est plus long que partout ailleurs, mais la réactivité du peuplier est un atout qui peut aussi nous permettre d’atténuer les perspectives de manque de ressource bois à l’horizon 2025. On a déjà pris du retard, mais si on réagit rapidement en mettant en route de nouvelles plantations, la période de tension pourra être plus supportable. D’autant qu’aujourd’hui, nous avons des variétés sélectionnées qui poussent plus rapidement qu’auparavant. En revanche, si le déséquilibre important entre l’offre et la demande persiste, ce sera désastreux. Il faut provoquer un sursaut pour assurer la pérennité de la filière. »

Eric Paillassa Spécialiste français du peuplier, Responsable R&D sur le peuplier du CNPF, Coordinateur du Pôle Expérimentations Forêt Privée Française

Tout est bon dans le peuplier

« La baisse des plantations a commencé dans les années 2000. Non seulement, elle perdure mais elle s’intensifie. Sur le peuplier, essence dont la croissance est très rapide, les effets se manifestent déjà. En 2020, on sait que la ressource à disposition sera inférieure à la demande industrielle. Et en 2025 il manquera 500 000 m3 de bois, soit 750 000 arbres. Si on ne réagit pas rapidement, on va dans le mur. Cette baisse des plantations est due à l’accumulation de plusieurs facteurs : économiques, sanitaires, climatiques et sociologiques. Quand le prix du bois est bas, les propriétaires ne plantent plus. Les tempêtes de 1999 et 2009 ont montré que la production forestière devait désormais tenir compte d’un nouvel élément : le risque. Des risques que ne veulent plus forcément prendre les propriétaires actuels, sans doute moins proches de leur forêt que leurs prédécesseurs. D’autant que les propriétaires de peupleraies, issus de toutes les catégories socio-professionnelles, ont de petites parcelles, en moyenne d’un hectare seulement. Situé dans les zones alluviales, écologiquement sensibles, le peuplier a également été affublé de tous les maux ! Oui, le peuplier a besoin d’eau pour croître. C’est normal, c’est son biotope naturel. Mais je n’ai jamais connu de peupleraies qui aient asséché un terrain ! On a mesuré que les prairies humides consomment autant d’eau que les peupleraies. Par ailleurs, dans le même temps, il fixe du carbone. Le peuplier contribue également à donner une eau de meilleure qualité grâce à son rôle d’épurateur. Des laboratoires américains ont montré qu’une parcelle de peuplier plantée entre un cours d’eau et une terre agricole permet d’épurer en nitrates des eaux de ruissellement. Bien sûr, contrairement à la prairie humide, la peupleraie transforme un milieu ouvert en un milieu semi fermé, avec des arbres de 20 ou 30 mètres de haut qui peuvent couper des perspectives. Mais ceux qui vivent depuis longtemps dans ces régions ont toujours connu ces paysages-là. Le peuplier a donc été excessivement décrié. Le peuplier est une des essences forestières les plus étudiées au monde. C’est le seul arbre dont le génome a été décodé, de surcroît par une équipe française. Les techniques d’amélioration végétales utilisées pour le peuplier consistent en de simples hybridations mais avec un niveau de suivi abouti : des croisements sont effectués à partir des meilleurs arbres, mâles et femelles, et donnent une sélection d’hybrides. Lorsque nous obtenons un bel arbre, il est reproduit par bouturage. C’est ainsi que l’on trouve des individus identiques sur une même parcelle, ce qui présente l’avantage de proposer aux industriels une matière première normalisée, qui correspond à leurs besoins. Toutefois, il est conseillé de planter des variétés de peupliers différentes, pour des raisons pratiques et écologiques (adaptation aux différents sols, diversité biologique...). La Recherche travaille sur des sélections d’arbres plus résistants à la sécheresse et capables de fixer autant de carbone avec moins d’eau, ou sur des hybrides faiblement sensibles à toutes les maladies.

Cette essence a donc beaucoup d’atouts. Les Égyptiens envisagent d’ailleurs de planter des peupliers au bord du Nil pour leur rôle de filtration des eaux. Le peuplier permet aussi de faire de l’agroforesterie, ce que font par exemple les Chinois. Le peuplier est planté avec de très larges espacements, permettant de faire de l’agriculture. Sur la même parcelle, on fait ainsi à la fois de la production de bois et de la production agricole.

Parmi les nouveaux domaines d’application du peuplier, notre objectif est de développer le sciage, alors qu’actuellement, cette essence est principalement utilisée pour du déroulage, dans l’emballage ou pour le contreplaqué. Nous projetons de le réutiliser dans le bois de structure, en charpente notamment, avec des caractéristiques nouvelles. Des chercheurs réfléchissent également à utiliser la fibre de peuplier dans de nouveaux matériaux ou à en extraire certaines molécules qui pourraient servir pour l’industrie pharmaceutique. Tout est bon dans le peuplier ! »

Olivier de Lagausie Président du SIEL (Syndicat des industries de l’emballage léger en bois)

L’emballage en bois, un support sain et naturel

« 80 % des emballages légers en bois sont fabriqués en peuplier, à destination principalement des secteurs des fruits et légumes, des produits de la mer, des fromages et crémerie, de l’horticulture mais aussi des vins ou du cadeau. Ce bois très léger, qui se déroule en lamelles très fines, s’inscrit dans un process industriel très technique, économe en énergie et autorisant des cadences importantes. Il s’agit donc d’un emballage très compétitif par rapport à d’autres matériaux et bénéficiant d’une empreinte carbone faible. L’emballage léger en bois ne puise pas dans les ressources fossiles comme le fait le plastique : c’est un matériau issu d’une ressource renouvelable et locale. De plus, la technique industrielle du déroulage est moins gourmande en énergie que celle de la transformation du bois en pâte à papier. Par ailleurs, grâce à ses qualités naturelles, le bois de peuplier donne à l’emballage de réels atouts différenciants. Sur certains marchés, comme ceux des fruits et légumes, le bois peut supporter un passage sous l’eau, contrairement au carton, et joue un rôle essentiel en ce qui concerne la préservation de l’aliment. Il peut transférer l’humidité qu’il contient vers le produit, l’empêchant de se dessécher et, à l’inverse, absorbe cette même humidité si le produit est gorgé d’eau. Ce que ne peut évidemment pas faire le plastique. Il a d’ailleurs été démontré que le bois augmentait la durée de vie des aliments. L’emballage en bois a un autre atout, essentiel en termes de sécurité sanitaire des consommateurs : sa bactério-staticité. En effet, il interrompt la prolifération bactérienne sur un produit alors que le plastique a plutôt tendance à la favoriser. De plus, le bois de peuplier n’exige pas de traitement chimique. C’est un matériau sain. Sa couleur claire, qui reflète bien ce caractère naturel, est très appréciée sur les marchés alimentaires et du bio. Il est considéré comme un support de qualité. Si l’emballage léger en bois subit actuellement la concurrence du plastique, soutenu par la baisse du prix du pétrole, cette activité devrait donc logiquement retrouver une nouvelle dynamique à cause de ses qualités intrinsèques et environnementales. Néanmoins, les statistiques du Conseil National du Peuplier montrent bien qu’avec ce qui a été planté dans les dix dernières années, nos industriels vont être rapidement confrontés à des difficultés d’approvisionnement, ce qui va en sens inverse de la gestion durable : cet emballage est le seul à être totalement en phase avec les différentes attentes du développement durable. Même en fin d’utilisation, il peut encore connaître une seconde vie : on peut l’utiliser pour faire du paillage dans l’agriculture, des allume-feu pour les particuliers, ou même du combustible dans les grosses chaufferies, lorsque le bois de peuplier, sec et de faible densité, est mélangé avec d’autres essences. Nos emballages ont donc toute leur place dans les circuits de valorisation énergétique. »

Hervé Drouin Entreprise Drouin, fabricant implanté dans la Sarthe (contreplaqués, caisses en bois et usinage de panneaux)

Une attitude en dépit du bon sens

« Dans notre activité de fabrication de contreplaqués, le premier atout du peuplier, c’est sa proximité ! Le peuplier est un bois local que nous trouvons dans un rayon de 200 km autour de chez nous. Cette essence est aussi l’une des seules à pouvoir être utilisées dans l’industrie du déroulage, avec le résineux. Mais chaque fabricant est spécialisé dans l’une ou l’autre essence pour des applications différentes, l’objectif étant de transformer le bois de sa région. Grâce à ses caractéristiques mécaniques et de légèreté, le bois de peuplier est notamment utilisé dans l’aménagement de véhicules, de bateaux, l’agencement intérieur ou l’emballage, etc. Cette essence est aussi de plus en plus utilisée car, petit à petit, elle vient en substitution des bois exotiques en provenance d’Afrique, auparavant également travaillés en déroulage mais dont les volumes exportés sont de plus en plus réduits. Donc, si on veut continuer à produire des contreplaqués en France, activité qui reste dynamique, nous avons absolument besoin de bois de peuplier. En plus c’est du bois local ! Depuis vingt ans, la filière tire le signal d’alarme face à la baisse des plantations en peuplier, qui sont passées de deux millions de plants dans les années 90 à seulement 750 000... et même à moins de 600 000 l’an dernier. Au-delà du problème de prix, des tempêtes, les propriétaires forestiers subissent des contraintes environnementales et réglementaires très lourdes, parfois complètement contradictoires. Certains écologistes ont par principe horreur du peuplier. Des fausses informations ont même été diffusées. Par conséquent, la baisse continue. C’est catastrophique. Dans seulement 6 à 8 ans nous allons manquer de peuplier. Et si nous ne réagissons pas, dans vingt ans, la ressource disponible sera vraiment très faible. Pourtant la France est encore actuellement le premier producteur européen de peupliers en Europe, et le deuxième au monde derrière la Chine dont les bois sont largement utilisés par les transformateurs locaux. Si nous n’avons plus de ressources, nous ne pourrons donc pas nous tourner vers d’autres pays. Nous fermerons nos industries, nous perdrons de l’emploi, des réseaux locaux. Cette stratégie va à l’inverse d’une gestion durable des forêts et de la valorisation des circuits courts qui sont les moins consommateurs d’énergie. Sans oublier que le peuplier, comme tous les arbres, stocke du carbone et permet de lutter contre les effets de serre. On a tous les atouts de notre côté. »

Le CNP, Conseil National du Peuplier

Le Conseil National du Peuplier est une interprofession représentant la filière populicole française. Ses membres sont issus de chaque maillon de la filière (populiculteurs, gestionnaires, transformateurs, pépiniéristes), ainsi que des organismes professionnels et de recherche.

Il a pour principales missions :

l’organisation de la filière populicole, la représentation de la populiculture française en France et à l’international, auprès de la Commission internationale du peuplier, la connaissance des sylvicultures et l’amélioration de la qualité du bois, la lutte contre les maladies du peuplier, la promotion de l’usage du peuplier, la gestion durable des peupleraies.

http://primavera.fr/cnp/peuplie-une-richesse-pour-lavenir.htm